LA PRINCESSE DE TRÉBIZONDE m pulture où la princesse avait trouvé enfin le repos et la paix, En l’emportant dans la tombe avant Hassan son mari, la mort avait été clémente à Théo-dora Comnène ; elle lui avait épargné une suprême douleur. Lorsqu’en effet, en 1478, le sultan mourut à son tour, dès la nuit suivante, le fils qu’il avait eu de la Byzantine fut étranglé par les enfants d’une rivale. Craignant pour leur vie, les filles de Théo-dora s’enfuirent en hâte de Kharpout et s’en allèrent vivre à Alep, et ensuite à Damas. C’est là que les vit, au commencement du seizième siècle, le petit-fils de ce Caterino Zeno qui, jadis à Tauris, avait été en si grande faveur chez leur mère ; elles étaient restées chrétiennes, et parlaient volontiers le grec de Trébizonde, que leur avait appris jadis, au palais de Tauris, Théodora Comnène. * * * C’est une étrange destinée que celle de cette princesse, née chrétienne, et qu’un mariage politique unit à un souverain musulman, grecque d’origine, et qui passa sa vie au fond de la Mésopotamie ou de la Perse, belle enfin et séduisante entre toutes, et qu’une fatalité tragique destina à faire le 15.