l’illustration du psautier 269 analyse, on aboutirait à ceci : l’art byzantin a tout inventé, a tout créé entre le quatrième et le sixième siècle; il s’est borné ensuite à copier les modèles anciens précieusement conservés. Que devient, dans cette hypothèse, le grand mouvement d’art du neuvième au onzième siècle, l’époque qu’on a justement appelée « le second âge d’or de l’art byzantin » ? Que devient ce grand mouvement de renaissance qui marque le temps des Paléologues ? Strzygowski nous répond sans hésiter : tout cela, mosaïques et miniatures, doit ses qualités aux modèles anciens qui l’inspirent4. Ainsi, pendant des années, ceux qui ont étudié l’art byzantin se sont appliqués à montrer la variété, la souplesse dont il fut capable, et comment, d’âge en âge, il évolua et se transforma; ils se sont efforcés de le débarrasser de cette sotte épi-thète de « hiératique » dont on l’accablait si volontiers. Aujourd’hui, par un savant détour, nous en reviendrions au point de départ. Après deux siècles glorieux, où il fut magnifiquement créateur, l’art byzantin, sous les Macédoniens, sous les Gomnènes, sous les Paléologues, n’aurait plus fait autre chose que répéter éternellement ses inventions 1. P. 94, note 2, et pp. 129, 136.