ROME RELIQUAIRE D'HISTOIRE 305 étagés aux flancs du Janicule, le Tempietto de Bramante, le couvent de Saint-Onofrio où mourut le Tasse, et la statue de Garibaldi. Au pied de l’Aventin, dans un des coins les plus charmants de Rome, la même place solitaire rassemble côte à côte le vieux temple de Mater Matuta, un des rares monuments qui datent du temps de la République, et l’église exquise de Sainte-Marie in Cosmedin, la rotonde de Yesta et la pittoresque maison où la légende accroche le nom de Cola di Rienzi, tandis qu’au bord du Tibre, au-dessus des eaux, s’arrondit la voûte vénérable de la Cloaca Maxima. Mais, dès qu’un séjour un peu plus long a classé tant d’impressions complexes et diverses, on sent profondément le charme unique de cette Rome où apparaît, comme nulle part ailleurs, en une suite ininterrompue de monuments, la perpétuité de l’histoire. D’autres villes, Venise ou Florence, sont d’une séduction plus directe et plus immédiate ; il faut, pour comprendre Rome et pour l’aimer, un peu plus de temps et d’effort; mais quiconque en a goûté une fois la grâce singulière ne s’en arrache plus sans un déchirement. C’est ce qu’exprimait ingénieusement je ne sais quel pape, quand, aux étrangers