l’empire LATIN DE C0NSTANTIN0PLE 175 duc de Philippopoli, Hugues de Saint-Paul, seigneur de Didymotique. En un seul jour, l’empereur fit 600 chevaliers et leur distribua des fiefs. Quelques semaines plus tard, dans la Thessalie et la Grèce conquises, naquirent d’autres seigneuries : il y eut des ducs d’Athènes, des marquis de Bodonitza, des seigneurs deNégrepont, des princes d’Achaïe. Et dans tout l’Archipel s’établirent des dy-nastes vénitiens ou génois, marquis de Cérigo et grands-ducs de Lemnos, ducs de Naxos et sires de Santorin, et bien d’autres que je passe. Il semblait que tout le patriciat de Venise venait, dans l’Orient conquis, chercher une merveilleuse fortune. A leur tour, féodalement, ces grandes seigneuries se subdivisèrent en moindres fiefs. Nulle part cette féodalité latine n’apparaît en traits plus clairs et plus saisissants que dans la principauté de Morée ou d'Achaïe. Au-dessous du prince, on y installa douze grands barons, ceux qui s’appelèrent, en souvenir de Charlemagne et de ses pairs, « les douze pairs de la conquête » ; plus bas, ce furent les moindres feudataires, chevaliers banne-rets et « sergents de la conquête ». Parallèlement à la féodalité laïque, la féodalité religieuse se constitua : il y eut un archevêque latin à Patras, de qui dépendirent