104 DANS L’ORIENT BYZANTIN fleurs sauvages, de petits cimetières abandonnés où la mort semble sans tristesse. Par-dessus la rue déserte, des moucharabiehs aux discrets grillages mettent comme un mystère; à la terrasse d’un café musulman rustique, des hadjis au turban vert, assis à l’ombre d’une treille, laissent doucement flotter leurs rêves dans la fumée de leurs narghilés. De la mosquée voisine, dont le minaret dresse sa pointe dans le ciel, la voix sonore du muezzin appelle les fidèles à la prière. Des jalousies ajourées s’échappe, dans la grande paix des choses, un bruit de voix chantantes. Et parfois, dans la muette façade d’une maison sévèrement close, une lourde] porte auxclaires ferrures s’entr’ouvre, pour laisser passage à quelque ombre élégante et légère, à quelque «fantôme d’Orient» vite disparu. * 4 ¥ Lorsqu’on parle de Constantinople musulmane, il est impossible de ne point dire un mot des femmes de Constantinople. Et cela, en vérité, est assez malaisé. Sans doute, il y a à Constantinople, circulant à travers la ville, un très grand nombre de femmes. On les voit partout, le jeudi aux Eaux-Douces d’Europe, le vendredi aux Eaux-