102 dans l’orient byzantin à la paressseuse inertie des hommes et qui, maîtres du pavé, ne se dérangeaient pour personne et ne se fussent pas dérangés poulie sultan même. Puis ce sont, le long des vieilles rues, les grands caravansérails où s’entassent, en particulier entre les mains des négociants persans, les marchandises somptueuses qui viennent de l’Asie lointaine; et c’est enfin le Grand Bazar. Jadis le bazar était une des grandes curiosités de Stamboul, et le Bézestein, qui en formait le centre, était, selon le mot de Théophile Gautier, « le cœur même de l’Islam ». Le tremblement de terre de 1894 en a détruit une bonne partie, et le bazar reconstruit a perdu, avec les dédales mystérieux de ses voûtes sombres, avec la poussière qu’y avaient accumulée les siècles, beaucoup de son charme d’autrefois. Pourtant il reste attrayant encore par l’animation pittoresque de la foule qui s’y presse; et les longs marchandages au fond des petites boutiques obscures, entre une cigarette et une tasse de café, demeurent un des amusements de Stamboul. Et on y retrouve toujours des coins écartés et délicieux où revit toute la grâce de l’Islam : tel le souk des parfums, aux arômes subtils, entêtants et forts, ou celui