l’œuvre DE BYZANCE EN ITALIE troubles intérieurs provoqués par des révolutions de palais trop fréquentes, il semble qu’une armée régulière, nombreuse et bien commandée, aurait pu aisément refouler les Normands en dehors des thèmes, ou du moins soumettre leurs chefs et les transformer en turmarques byzantins prêts à reconnaître la souveraineté du basileus. C’est ce que Neumann déjà avait justement observé dans sa remarquable étude, trop peu connue, sur la Situation mondiale de l'Empire byzantin avant les croisades i. Les Turcs et les Normands du onzième siècle n’étaient pas des adversaires plus redoutables que ceux qu’autrefois Byzance avait repoussés ou domptés. Seulement — et c'est ce qui fit leur force — à l’intérieur l’empire était plus faible. Je suis très loin de méconnaître la réelle importance et l’intérêt de ces événements historiques, que M. Gay a exposés avec un soin attentif et minutieux. Pourtant il me semble que ce n’est point là la partie la plus neuve de ses recherches : aussi n’y insisterai-je point davantage, pour m’arrêter de préférence à la série d’excellents chapi- 1. Die Wellslellung des byzant. Reiches vor den Kreuzziigen (1894). Il existe une traduction française de ce beau livre plein didées. (fîevue de ÏOrient latin, t. X ; tirage à part, Krnest Leroux, Paris.)