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BANS L’ORIENT BYZANTIN
bardie; peu de temps après, cette mission exceptionnelle se transforma en une institution permanente. Le thème d’Italie, dont la Galabre désormais devint presque une dépendance, remplaça l’ancienne Longobar-die ; et à la tête du nouveau gouvernement fut placé le « catapan», véritable vice-roi, bien supérieur à un simple stratège, investi d’une puissance sans contrôle et d’une autorité suprême sur toute l’Italie byzantine. En face des prétentions des empereurs germaniques à être les seuls maîtres du « royaume italique », Byzance rappelait ainsi expressément ses droits à la souveraineté de ce pays, et concentrait en même temps ses forces pour faire de ses rêves une réalité. Désormais, l’ambition des catapans installés à Bari fut de rétablir l’autorité du basileus sur toute la partie méridionale de la péninsule jusqu’aux portes de Rome. Au commencement du onzième siècle, ils y avaient presque réussi. « A ce moment, dit M. Gay, Byzance reprend en Italie à peu près le même rôle qu’un siècle plus tôt, au lendemain de la victoire du Garigliano. » Aujourd’hui encore, les provinces du Sud gardent le souvenir de ce grand effort et de cette grave réforme administrative; les noms qu’elles portent, Basilicate, Capita-