DANS L’ORIENT BYZANTIN il m’est impossible de souscrire pleinement aux conclusions de M. Gay. A en croire notre auteur, il faut, pour apprécier avec exactitude l’extension de l’hellénisme dans l’Italie du Sud, distinguer soigneusement deux régions : la Galabre, où, dès avant le règne de Basile Ier, dominaient la langue et la liturgie grecques, et qui s’unit en conséquence de plus en plus étroitement à l’Orient par le lien d’une même culture et par la communauté d’une même foi orthodoxe ; et, d’autre part, l’Apulie, peuplée en grande majorité de Lombards et de Latins, parlant une autre langue, ayant d’autres coutumes, gardant ses évêques latins qui, tout en reconnaissant l’autorité impériale, étaient nommés et consacrés par le pontife romain. Dans cette seconde région, l’hellénisme n’aurait fait que des progrès médiocres. « Vers la fin du onzième siècle, dit M. Gay, au nord de Tarente et de Brindisi, la masse de la population est restée latine-Sur le littoral campanien, les gens de Naples etd’Amalfi sont de purs Latins, comme leurs voisins lombards de Salerne et de Capoue. » Sans doute, chez les uns et les autres, se propage lentement une certaine influence byzantine; « mais la seule région qui se transforme et dans laquelle l’hellénisme de-