20 DANS L’ORIENT BYZANTIN les Perses l’épargnèrent, par respect des rois inages, leurs compatriotes, dont l'image brillait à la façade du monument; comment, plus tard, les musulmans le tinrent en particulière estime, et quels miracles éclatants le protégèrent contre toutes les entreprises de destruction, jusqu’au jour où, dans le royaume latin de Jérusalem, le sanctuaire de la Nativité, devenu l’église du couronne-' ment, fut l’objet de la faveur spéciale des princes. Aujourd’hui encore, à Bethléem, ce sont les souvenirs de l’époque des croisades qui le plus fortement s’imposent à l’attention. Que l’on regarde les débris des mosaïques dont le douzième siècle finissant embellit l’édifice; que l’on examine ces peintures pâlies, qui, sur les colonnes, mêlent de façon si inattendue, aux images des saints moines de la Palestine byzantine, les figures des saints normands ou scandinaves, saint Catald ou saint Léonard, saint Canut ou saint Olaf, chers au cœur des Latins; que l’on considère ces devises, ces inscriptions, tracées sur les murailles par les pieux pèlerins du moyen âge, tout naturellement l’esprit s’en va vers cette société pittoresque et composite où l'Orient et l’Occident mêlaient leurs influences contraires, où Grecs et Latins affrontés s'efforcaient, par des prodiges de