2B4 HISTOIRE DE VENISE. « Ici il nous interrompit encore. « Au fait, si tous « ceux qui ont outragé la France ne sont paspunis, « tous les prisonniers mis en liberté, le ministre « anglais chassé, le peuple désarmé, el si Venise ne ii se décide pas entre l’Angleterre et la France, je « vous déclare la guerre. Je viens de conclure la « paix avec l’empereur; je pouvais aller à Vienne; « j’y ai renoncé pour cela. J’ai quatre-vingt mille « hommes, vingt barques canonnières. Je ne veux « plus d’inquisition, plus de sénat; je serai un Attila « pour Venise. Quand j’avais en tête le prince Cliar-« les, j’ai offert à M. Pesaro l’alliance de la France, h je lui ai offert notre médiation, pour faire rentrer « dans l’ordre les villes insurgées. II a refusé, parce ii qu’il lui fallait un prétexte pour tenir la popu-ii lation sous les armes, afin de me couper la re-« traite, si j’en avais eu besoin; maintenant, si vous « réclamez ce que je vous avais offert, je le refuse ii à mon tour. Je ne veux plus d’alliance avec vous; ,,*i je ne veux plus de vos projets, je veux vous don-« ner la loi. 11 ne s’agit plus de me tromper pour <; gagner du temps, comme vous l’essayez par votre ii mission. Je sais fort bien que votre gouvernement, h qui n’a pu armer pour interdire l’entrée de son ii territoire aux troupes des puissances belligéran-« tes, n’a pas aujourd’hui les moyens de désarmer « sa population. Je m’en charge; je la désarmerai Comme il paraissait pressé de nous quitter, nous le priâmes de nous assigner une nouvelle conférence; il nous invita à dîner pour le lendemain. « Ce dîner, où l’on nous fit personnellement beaucoup de civilités, fut pénible à cause des questions dont on nous accabla sur les formes de notre gou-