418 HISTOIRE DE VENISE. où je pouvais encore être utile, cri communiquant aux autres ministres du roi les renseignements que dix ans de séjour à Venise m'ont mis à portée d’acquérir sur ce gouvernement, ce que je n'aurais pu faire par écrit. D. I’cdro de Tolède me dit que ces renseignements lui avaient été d’autant plus profitables que, principalement occupé de la guerre du Piémont, il n’avait pu trouver le temps de s'instruire des affaires de la république. Le duc de Serin, le duc d’AIbu-querque, s’exprimèrent à peu près de même, et j’y rédigeai une instruction que je crus pouvoir être utile à mon successeur. Aola. Cette dernière phrase a quelque chose de remarquable, elle parait énoncer formellement que l’instruction pour don Louis Bravo, qui remplaça le marquis deBedemar dans l’ambassadede Venise, a été faite antérieurement à la relation qu’on vient de lire; cependant dans cette instruction il conseille à ce nouveau ministre de jeter les yeux sur cette relation. Cela parait impliquer contradiction; mais il faut considérer que ce fut en arrivant à .Milan et au moment où il venait de quitter Venise, que le marquis rédigea l’un et l’autre de ces deux écrits. On le voit au ton satiriquedont il n'a pu se défendre dans la première chaleur du ressentiment. Par conséquent, ces deux ouvrages ayant été composés presque simultanément, l'auteur a pu dans chacun d’eux parler de l'autre, sans que cette espèce de contradiction puisse être considérée comme une preuve de leur non-authenticité. Mais de ce que le marquis de Bedeinara pu composer une instruction pour D. Louis de Bravo, il ne s’ensuit pas que les copies que nous en avons soient fidèles. Il existe à la bibliothèque du Roi cinq autres copies de cette même relation qu'on vient d'analyser, sous lcsn°a 3 in-f*.,270in-f°.,faisant partiede la collection de l)upuy,7()3 in-f°., provenant de la bibliothèque de Gaignère, 10070 in-4° et 10480 in-8°. ai • EXTRAITS DE I.A CORRESPONDANCE BE >. LtON BRLSEART, AMBASSADEUR DE FRANCK A VENISE, RELATIFS A LA CONJURATION DE 1618. Cette correspondance forme dix-septvolumcsini*. Journal de M. Léon Bruslart, n». . 2077—142G. Relation de son ambassade, n»......712. '1014-\ 10,S_ 28 Î-) 2'5' 1016- Lettres originales écrites par ^ 1017 - SI. Léon Bruslart, n”.......{ I ! 114— ' 1113 — MIC— ,1117- ,1013- 740. Minutes des lettres écrites par M. Léon Bruslart, n°....... 740. 740. 741. 7 S1. 741. 741. H 2C5 740. 742. 742. 1023-1026— 1118— 1119- Harangucs et divers discours de feu M. Léon Bruslart, n°......... 1120— 742. Ce manuscrit provient de la bibliothèque Séguicr. De cette bibliothèque il passa dans celle de M. de Coislin, évéque de Metz, qui, en 1732, le légua à l'abbaye Saint-ücrinaiu-dcs-Prés. Avis donné au gouvernement vénitien, le 21 août 1617. — (Volume n° 1116 — 741.) On y dit : « Lecapitainc Alcxandreétaità Maranolasemaine dernière avec le secrétaire de l’ambassadeur d'Espagne, lequel, voyant passer un membre du sénat ou du conseil du doge, dit : Voilà un de ceux qui veulent se comparer au duc d'Ossoue. » Il faut s’arrêter ici pour chercher quel était cet Alexandre, que le révélateur ne désigne dans ce rapport que par un nom patronimique. Cet le explication se trouve dans la procédure du conseil des Dix. On y lit une déclaration d’un nommé Jallicr, lequel annonce qu’il y avait à Venise un Alexandre Spinosa, créature du duc d’Ossoue, et chargé par lui de quelques Irames à ourdir contre la république, maisque Jacques Pierre, jaloux de la confiance que le duc d’Ossone accordait à Alexandre, ne pouvait pas souffrir celui-ci, cl l'avait dénoncé au gouvernement pour le perdre. Ainsi cet Alexandre, c’est Alexandre Spinosa, arrivé de Naplcs, et l’un des agents du vice-roi. Poursuivons le rapport. u Le capitaine Alexandre va quelquefois chez l’ambassadeur d'Espagne, de nuit, pour n’être pas aperçu. « Son voyage à Marano avec le secrétaire avait pour objet de faire partir un prêtre ou un moine qu'ils ont envoyé au duc d’Ossoue, lequel émissaire est parti depuis trois jours seulement, et a dit qu'il était expédié pour une affaire importante; car le duc avait recommandé de lui dépêcher le prêtre ou moine, lorsque la chose eu vaudrait la peine. « Le capitaine Alexandre inc dit ensuite que, pour s'entretenir dans la confiance de la seigneurie, : il avait donné quelques avis sur la guerre, sur les troupes, et qu'on avait pris de lui une bonne opinion. Je lui demandai si le prêtre était un homme sur : à quoi il me répondit que oui, cl che metteva , il suo dispaccio in locochcsi non si poteva trovarc, ch’ era sotlo li testicoli, et que c’est ainsi qu’il en use lui-mêmc lorsqu’il est chargé de quelque pa-