400 HISTOIRE DE VENISE. cuperait la logclle, où il y aurait toujours deux procurateurs qui ne s’en écarteraient pas, lanl que le grand-conseil serait rassemblé; que le reste de ces trois cents hommes ferait des patrouilles dans les rues et sur les canaux environnant le palais; qu’enfin on donnerait à chacun de ces trois cents hommes la demi-paie, comme ils l'ont les jours de travail à l’arsenal. 3» Que, pour renforcer la fuste du conseil des Dix, il y aurait devant le palais de Saint-Marc douze pièces de canon toujours en bon état, et que le commandant de celte batterie aurait ordre de faire l'eu au moindre mouvement populaire. 4° Que toutes les nuits on changerait les sentinelles de l’arsenal et qu’on les doublerait. 15» Que, pour les trajets de terre-ferme, il y aurait constamment cinq gondoles de garde qui resteraient stationnées jusqu’à cinq heures pendant les mois d’hiver, lesquelles ne pourraient passer qui que ce fût hors do la ville après deux heures, à moins d’une permission expresse. Que les patrons ou quelqu'un des marins devraient visiter toutes les gondoles allant et venant,savoir où elles allaient, qui elles portaient, surtout s'il y avait des étrangers, et cela sous peine de la vie. G" Qu'on isolerait entièrement le castello et l’arsenal, en les environnant d’eau entièrement; qu’en conséquence on couperait certaines rues et qu’on les changerait en canaux; que, pour la commodité du passage, on y établirait des ponts-levis comme dans les autres forteresses de terre-ferme. 7“ Les magistrats chargés de la police des étrangers entrant et sortant de la ville, et auxquels les aubergistes et loueurs de chambres rendent compte de tous les étrangers qui logent chez eux, furent mandés. Il leur fut ordonné de redoubler de vigilance et d’exiger les déclarations des propriétaires des logements, en leur enjoignant, sous peine de la vie, de conduire eux-mêmes et de présenter personnellement aux magistrats les étrangers logés chez eux. Il fut ordonné aux curés de toutes les paroisses de Venise de donner l’état exact des habitants de leur arrondissement, particulièrement des hommes, en spécifiant s'ils étaient adonnés au commerce, gens de bonne ou de mauvaise vie; et pour chaque arrondissement on nomma quatre nobles à qui on donna le titre de commissaires de la tranquillité publique, lesquels étaient chargés de recevoir les plus minutieuses informations des curés de leur arrondissement, d’observer qu'il n’y eût aucun rassemblement d’étrangers, de faire tous les mois un rapport. Outre cela on ordonna de faire l’Etat de tous les chefs de maison par quartier, le dénombrement des hommes, de pourvoir les hommes de toutes les armes nécessaires pourarmer au moindre mouvement toute la population de leur quartier dont ils devaient être les chefs. l’our la sûreté de la noblesse, le port d'armes fut interdit au peuple ; on lui défendit les stylets. Copia délia scrillura che il capitano Giacomo Pietro inviaal duca d'Ossona. Dans un volume intitulé: Relations italiennes, pour servir à l'histoire de 1i:>97 à 1G26. Manuscrit de la bibliothèque de Brienne, n» 10, in-fol. Cette lettre de Jacques l’ierre au duc d’Ossone est sous la date du 7 avril 1018, et elle est suivie d’une autre pièce intitulée : Modo d'impadronirsi senza inteltigenza délia ciltà di Venezia, del capitano Giacomo Pietro. Il en existe une copie dans la bibliothèque des Camaldules de Saint-Michel, près Venise. Celte première pièce est d’une si grande importance, pour se former une opinion sur la conjuration de 1618, que je ne peux me dispenser de la rapporter, mais en faisant remarquer que rien n’en garantit l’authenticité, ni ne fait connaître comment on se l’est procurée. Lettre du capitaine Pierre au duc d'Ossone. « J'ai adressé à votre excellence le Bourguignon Laurent Nolot, pour lui faire des propositions à son arrivée à Naples; il y a été retenu pendant deux mois cl demi avant de me rapporter la réponse que je l'avais chargé de solliciter. Je lui ai fait connaître que j’avais réuni du monde, que les troupes du comte de Licvenslein étaient arrivées au nombre de 3,1500 hommes, et étaient depuis plus de six semaines;! ma disposilion;que plusieursdes chefs étaient à moi, que je m’étais assuré en outre d'à-peu-près deux mille hommesdansles provinces, qu’il m'était dillicile de les amuser par des paroles pour leur faire attendre le retour de Nolot, qui devait apporter une réponse décisive, parce qu'il y avait plus de huit mois qu’une partie de ces gens était à ma disposition, cl que les Iroupes de Licvenslein, qui s’étaient flattées d'agir en arrivant, étaient dans le lazaret, où elles souffraient de diverses manières, et se mutinaient; qu'en conséquence elles allaient faire leur accommodement avec la seigneurie, et que je ne pouvais m'y opposer, parce que votre silence devait me faire croire que vous n’approuviez pas mon projet. « Ne pouvant lesentretenir dans l’espérance pour les empêcher de se débander, je me vis obligé de consentir à leur accommodement, et cela dix jours avant l'arrivée de Nolot, qui nous a rapporté votre