/ PIÈCES JUSTIFICATIVES. la conspiration, et en procurant celui de faire cacher une personne fidèle, prudente, cl parfaitement instruite de la langue française, qui vil cl entendit les trailrcs, cl dont le rapport confirma les déclarations analysées ci-dessus. Connue on jugea que Monlcassin, dépendant de la maison de l'ambassadeur de France (I), et regardé de mauvais œil, ne puuvait rester à Venise sans qu’il y eût péril pour sa vie, 011 l’envoya à Candie, en lui assignant cent ducats par mois, à titre de rémunération, et en le recommandant au provéditeur-général. I,es particularités qui résultent des déclarations sont les suivantes : Il a été concerté à Naplcs, entre le duc d’Ossone el autres, un projet que l'on croyait facile pour surprendre celte capitale avec deux mille hommes de choix, conduits ici par quatre galions. I.es galions devaient arriver chargés en apparence de marchandises d'encombrement, et avec des lettres pour divers négociants. Sous les couvertures disposées pour garantir les marchandises des injures de l'air, les soldats devaient se tenir cachés pendant le jour ; la nuit ilsdcvaieut en sortir, et entrer dans le port de Malamocco, s'emparer de quelques barques, prendre terre, descendre partie sur la place Saint .Marc, partie à l’arsenal, cinq cents dans le canal de Mura no, partie sur les pouls, partie devant les maisons qui sont sur le grand canal, cinq cents devaient prendre poste au pont de Itialtc, et s'y barricader en s'emparant de toutes les maisons voisines ; des cinq cents restants, trois cents devaient demeurer en bataille sur la place, et deux cents se rendre maîtres du palais el des procuralics. Ils disaient qu'ils avaient deux nu trois cents hommes dévoués dont la mission était de s'emparer des principaux personnages de la ville. Pendant ce temps, les » ingt galères du duc d’Ossone se seraient tenues à portée de donner du secours. Cette entreprise devait être tentée dans le mois de mars, ou dans ceux d'octubre el de novembre. Le duc avait promis la liberté cl une récompense pécuniaire aux forçats, s'il» conduisaient les bâtiments jusqu’ici ; el comme ils avaient élevé des doutes sur la profondeur suffisante de l’eau, il avail élé réglé que chaque galère serait accompagnée de quatre barques el de quatre bateaux armés, pourvenir se placir dans les canaux, de manière qu’une partie de la ville ne put pas envoyer du secours à l'autre. Ils devaient s'emparer de toutes les barques et gondoles, couper les ponts, et défendre à tous les habitants de paraître, en les assurant qu’on n'en voulait ni à leurs personnes ni (1) Ola n'irait pu Ht dit ci-de*»u*. On dit au eoolraire qu'il avait oblenH un emploi de capitaine au «rvicc de la 113 à leurs biens; que le roi d'Espagne les prenait sous sa protection, voulait les maintenir dans leur antique liberté, el les délivrer de l'oppression. On devait faire les mêmes promesses à la noblesse, en lui promettant que le roi ne donnerait les charges qu’aux patriciens, et qu'il les rendrait même plus lucratives. Cela fait, le projet des conjurés était de faire sonner la cloche qui convoque le grand-conseil et le sénat, afin que tous les membres de ces assemblées vinssent y jurer fidélité au roi. On devait gagner les nobles pauvres par de belles paroles, et leur laisser entrevoir des espérances d'agrandissement. Quant aux principaux patriciens, comme sa sérénité, les procurateurs, les conseillers, les sénateurs, on se proposait de les arrêter. Ou avait préparé à Naplcs des barques avec lesquelles on pouvait parcourir les eaux de Venise, selon le conseil de ce Dominique, qui, dit-on, a élé autrefois détenu i llarlelta, humme de résolution, actuellement pilule de l'un des principaux vaisseaux du dticd'Os-sone; la Huile et le duc lui-même en personne devaient venir s'emparer des forts. Telles sonl en substance les particularités que l’on recueille des divers écrits. Il serait trop long d'en donner les détails. Tous ces projels se tramaient à Naplcs dans le mois de janvier dernier. Cela est prouvé par les lettres du Bourguignon Laurent Nola, l'un des émissaires envoyés pour cct objet, lequel, le 3 et le 10 janvier, écrivait à un M. (iiven, et trouvées sur un certain Charles de üolco. Il s’y sert de noms supposés el de formules de convention ; mais avant de mourir, il a confessé que par le nom de Pierre il entendait désigner le duc d'Ossonc, et que le capitaine Briardo el Jacques Pierre ayant révélé ce complot impie au moment où il allait éclater < Ici on conrienl que Jacquet Pierre arait fait Je1 révélation t araut le 13 mari. Jacquet l'ierre Ici faiiait dit le quatrième jour de ton arritèe à l'enite, dix moitaranl le 14 mai). Robert, dans sa lettre du 13 mars au duc d'Ossonc, déplorait l'occasion perdue. Celle lettre a élé trouvée avec une aulrc de l'ambassadeur dans une cassette des frères Dolco, ainsi qu'il a été dit dans un autre rapport. Il y témoigne ses regrets de ce qu'on n’a pas profilé du temps ou Laurent avail été expédié i Naplcs, disant que si lui, Robert, y cùl élé envoyé, scs diligences auraient eu un meilleur résultat. On peut ajouter que , lorsque noire armée prit un galion du duc d'Ossonc, parti de Triestc avec un chargement de sel, l'amiral envoya ici le capitaine Michel Valenlini, qui commandai! ce galion, un fils république; d'on il iui( qu'il oe pouvait iIre ni de la maison ni mot l'autorité de PamhaMadenr.