10i HISTOIRE DE VENISE. bre 1G18, et qui existe aux archives de Venise. Laissons ce conseil exposer lui-mcme comment il a eu connaissance de la conspiration. « Au commencement du mois de mars dernier, dit-il, un Français de la province de Languedoc, nommé Moncassin, âgé d’environ trente ans, d’une naissance honnête, homme de courage, d’exécution, et d’un esprit délié, arriva à Venise, où il obtint la permission de lever une compagnie de mousquetaires français. Jacques Pierre, l’un des chefs de la conjuration, le jugea propre à y être employé. Un jour il lui dévoila scs projets, et lui dit que c’était un miracle que cette ville, dont l’accès était ouvert de toutes parts, où il n’y avait ni garnison, ni population accoutumée à la guerre, eût échappé jusque-là à une surprise. Il le conduisit au haut du clocher de Saint-Marc, et de là il lui montra les passes, en expliquant, en homme expérimenté, comment il fallait s'y diriger ; les forts, en ajoutant qu’ils n’élaient gardés que par de la canaille, et lui indiquant du doigt l’hôtel de la monnaie, il s’écria : « N’est-ce pas un péché que tout cet argent