LIVRE XXIII. 591 chargèrent les Français, leur tuèrent trois ou quatre cents hommes, et il ne fallut pas moins que toute l’intrépidité de Bayard pour les contenir. Ce reste d’armée, si vivement poursuivi, emmenait, dans sa retraite, les principaux prisonniers faits à Ravenne, les Milanais assez fidèles au roi pour se trouver compromis, et les pères du concile, objet de dérision non moins que de pitié. Enfin, le 28 juin, cette même armée qui, le 11 avril, avait remporté une victoire éclatante sous Ravenne, se trouvait au pied des Alpes. A la faveur do cette retraite, pendant laquelle le cardinal de Médicis trouva l’occasion de s’échapper, tout le duché de Milan, et même le comté d’Asti, furent reconquis par les alliés. Quinze ccnts Français, que leurs affaires, leurs plaisirs, leur négligence ou leurs blessures, avaientretenus à Milan, y furent indignement massacrés. Gênes ne tarda pas à se révolter, et il ne restait à Louis XII, de toutes ses conquêtes en Italie, que quelques forts où des garnisons abandonnées attendaient l’assaut et la famine.