LIVRE PREMIER. 17 gères aux discordes civiles dont j'ai eu à faire le ta-liieau. Grado, Malainocco, Rialle, Torcello, ne voyaient pas sans envie les prospérités d'Héracléc, enrichie des trésors sauvés d'Aquilée et des dépouilles de Ravennc. Quand celle malheureuse ville d’fUraclée se vil noyée dans le sang de ses citoyens, les eités rivales conçurent l'espérance d’hériter de son •ommercc. Grado devint à son tour l’objet de lcurj:ilousic, lorsque l'.harlemagne accorda l'exemption de toutes sortes de péages à quatre vaisseaux du patriarche de cette ville dans tous les ports de son [empire. ^Bes discordes, qui durèrent quatre-vingts ans, tirent sentir lesavantagcsdcl'unité et de la stabilité du gouvernement. La guerre de Pépin força les Vé- ni tiens à oublier momentanément leurs jalousies pour repousser l’ennemi commun, et leur (il former de nouveaux liens avec l’empire d’Orient, dont le commerce leur était d’autant plus profitable, qu’à cette époque ils n’avaient point de rivaux. Sienne, Pise, Florence, étaient encore dans l’obscurité; Amalfi, peuplée de fugitifs comme Venise, commençait à peine à étendre sa navigation vers les mers de la Grèce. Gènes présentait déjà l’aspect d’une cité industrieuse et puissante, mais elle avait à combattre les Sarrasins qui étaient à scs portes. Ceux-ci, quoique policés, n’étaient point navigateurs. Les peuples septentrionaux, plongés dans la barbarie, ne connaissaient encore que les armes. UISTOIUÏ DE TESISI. 2