1.1 VUE II. ch ne faisant point, (le son vivant, investir son tils de ta dignité ducale. Presque tous scs prédécesseurs, depuis Maurice Galbaio, avaient eu cette faiblesse, et mime les derniers s’étaient arrogé le droit de se donner un adjoint sans consulter le peuple, disposant ainsi arbitrairement d'une dignité élective (5)12). I r.se Participatio n'attendit pointquc la mort vint le surprendre sur le trône. 11 abdiqua vers l’an 932 pour embrasser la vie monastique. XII. Pierre Candiano 11, son successeur, était le tils d<- celui qui avait perdu la vie en combattant les ftareiitins. Ces pirates étaient les ennemis les plus constants de la république; ce (loge eut plusieurs fois à les combattre et le lit toujours avec succès. Il im|>o>a un tribut de cent cruches de vin à Capo-d’Istria, alla reprendre dans le port de Coraacchio des barques vénitiennes dont ceux de cette ville s’étaient emparés, et cul bientôt une nouvelle occasion de montrer toute sa présence d’esprit cl loul son courage. II était ({¿usage dans ce tcmps-làque les mariages des citoyens considérables se célébrassent tous à la fuis, i la même messe, dans l'église cathédrale, la veille de la féte de la Purification. On portait à la suite des mariées des cassettes contenant la dot et les présents qui leur étaient donnés. Des corsaires entreprirent de s’emparer d’un si riche butin. Ils arrivent la nuit près du rivage sans en être aperçus, et lu lendemain pendant la cérémonie ils se précipitent dans l’église le sabre à la main, n’y trouvent aucune résistance, s’emparent des époux et de leurs richesses, et se jettent dans leurs barqucsavcc leurs captifs. La consternation était générale dans Venise aussitôt que le doge fut informé de cet attentat, il rassembla quelques bâtiments, courut après les pirates, i s atteignit dans les lagunes de Caorlo, sur la côte du Frioul, en lit un carnage presque général, et rentra dans le port ramenant les jeunes époux qu'il avait sauvés. Cet événement fut l’origine d’une féte (| ue les Vénitiens’célèbrent annuellement. XIII. Pierre Candiano étant mort après sept ans d’exercice, les Vénitiens firent choix, pour lui succéder, de Pierre Badoucr, lils d’Urse Participatio. On be cite rien de remarquable sous son administration, qui dura deux ou trois ans. Quelques écrivains rapportent à cette époque un traité fait avec le roi d'Italie, Rodolphe, ou Réranger II, par lequel le roi accordait aux Vénitiens la libre entrée dans les rivières de scs États moyennant un droit, et s’engagea il à ne permettre sur ses terres ,le passage à aucune troupe pour agir hostilement contre la république (939). Il est question aussi dans ce traité du droit de battre monnaie, qui est reconnu par le roi d’Italie. Mais il est incontestable que Venise n’était, à l’égard de ce prince, dans aucun rapport de dépendance. Comment aurait-elle eu besoin d’une concession de sa part pour battre monnaie? Comment un État qui armait des Hottes, qui faisait (les traités avec les empereurs et avec les rois, aurait-il attendu si tard pour avoir une monnaie? On a conjecturé que le sens de cet article pouvait être que le roi d'Italie permettait la circulation de la inon-naiede Venise dans ses États. Cetteexplication parait assez naturelle. Quoi qu'il en soit, il existe encore des monnaies vénitiennes do ce temps-là, cl il est remarquable qu’elles ne portent ni l’efligio ni le nom des doges régnants. XIV. Un troisième Pierre Candiano fut élevé au dogal A la place de Pierre Iiadouer en 9î2. 11 était le troisième lils de Pierre Candiano 11. Quoique sa jeunesse eût été fort orageuse, sa conduite, comme prince, fut fort respectable. Son premier soin fut d’armer contre les Narentins, qui désolaient le commerce de Venise et infestaient la mer, où la république avait remporté de si brillantes victoires. Kl-frayésd’un appareil manaçant, les pirates en vinrent à des soumissions, restituèrent le butin qu’ils avaient pris, et s’engagèrent à payer un tribut. Le nouveau doge avait trois lils; l’alné était engagé dans les ordres sacrés. 11 appela le second, nommé Pierre, au partage de son autorité; mais ce jeune homme, peu touché des exemples et des conseils de son père, se conduisait moins en prince qu’en brigand, dont les fureurs devaient alarmer tous les citoyens. On ne put se résoudre à tolérer ses excès. Le père se mit en devoir de les réprimer : le fils entreprit de résister a l'autorité paternelle et à la puissance publique, à l'aide d’une troupe d’hommes corrompus comme lui; et on aurait vu peut-être le palais ensanglanté, si l’indignation générale ne se fût soulevée pour punir la témérité de ce séditieux. Il fut saisi, garrotté, jugé, condamné à perdre la tète. Les larmes de son père lui sauvèrent la vie; on commua sa peine en un bannissement perpétuel, et tous les citoyens s’engagèrent par serinent à ne jamais souffrir sa présence sur le territoire de la république. La cour de voisins jaloux est toujours un asile ouvert aux mécontents. Celui-ci se retira à Ravenne, où il arma quelques vaisseaux avec lesquels il se mit à faire la course contre les bâtiments de sa nation. Son respectable père, au désespoir de voir cet indigne lils finir par le métier de pirate, le plus odieux de tous aux yeux des Vénitiens, en mourut de chagrin dans la onzième année de son règne. XV. Étrange mobilité des passions humaines! ce pirate, cc furieux, cet exilé, dont 011 avait juré de