LA HONGRIE SOUS LA MAISON D’ANJOU. 213 mariage de son fils André avec Jeanne, fille du duc de Ca-labrc, celle qui devait être la fameuse Jeanne de Naples. On sait commentcette princesse fit assassiner son mari. D’autre part, Charles Robert entretint les relations les plus cordiales avec Venise ; loin de chercher à lui reprendre les villes du littoral, il conclut un traité de commerce avec la sérénissime république. Il voulait avant tout s’assurer des amis en Italie. Vers l’Orient, l’ambition de Charles Robert avait surtout pour objet la Pologne. Il avait épousé (en 1 20) la fille du roi Wladislaw Lokietek, et conclu une alliance intime avec le royaume qu’il ne désespérait pas d’annexer un jour à la Hongrie. Il décida le roi Kazimir III à reconnaître comme héritier son fils, le prince Louis d’Anjou (1338). La Hongrie appuyée d’une part sur la Pologne, de l’autre sur l’Italie, serait devenue l’un des plus puissants états de l’Europe. Louis le Gr«nd{l3ti-I3$t); les Hongrois en Italie, guerres contre 'Venise et Nuples. Le fils de Charles Robert, Louis le Grand (1342-1382) semblait propre à réaliser les rêves de l’ambition paternelle. Peu do temps après son avènement, il reçut la nouvelle du meurtre de son frère assassiné à l’instigation de Jeanne de Naples. C’était, au point de vue politique, un bon prétexte pour intervenir dans les affaires de l’Italie ; la nation hongroise s’associait au deuil du souverain. La diète leva une armée considérable; la république de Venise permit le passage des troupes magyares. Louis entra en Italie. Florence complimenta le premier roi de Hongrie qui eût mie le pied sur le sol de la péninsule. Il arriva sans encombre jusque dans la ville d’Aversa où son frère avait été assassiné; là, il fit saisir et mettre à mort Charles de Durazzo, accusé de complicité dans le meurtre du prince André, Puis, arrivé à Naples, il s’empara du gouvernement ; cependant, il ne s’établit pas en Italie, et retourna dans son