148 CHAPITRE IX. après divers morcellements, se répartissent en deux groupes, l’un comprenant leTirol et les pays antérieurs' (Allemagne et Suisse); l’autre la Styrie, la Carinthie et la Carniole. Frédéric IV s’établit à Innsbrück, et son frère, Ernest de Fer, à Gratz. Ernest épousa la polonaise Cym-burge, fille du duc de Mazovie Ziemowit ; c’est d’elle, dit-on, que les Habsbourgs tiennent cette lèvre épaisse et avancée-, aussi caractéristique que le nez des Bourbons. Elle fut la mère de l’empereur Frédéric IV et l’aïeule de Maximilien. Frédéric IV, à la bourse vide (1406-1439); Frédéric V (empereur 14140-1493). Frédéric IV (1M36-1439), eut à. lutter contre la noblesse du Tirol qui forma contre lui une ligue redoutable, sous la direction du seigneur de Wolkenslein ; il s’appuya pour lui résister sur les bourgeois et les paysans; il s’efforça de vivre en bon accord avec les Suisses, mais ils profitèrent de ses démêlés avec l’empire. Le pape Jean XXIII, se rendant au concile de Constance, avait rencontré Frédéric IV à Méran, et lui avait conféré le titre de gonfalonnier de l’Eglise ; en reconnaissance de cet honneur, il favorisa sa fuite pendant le coneile et lui offrit un asile dans ses États. Il fut mis au ban de l’empire et excommunié ; les Suisses révoltés détruisirent le château de Habsbourg. Frédéric fut réduit à s’humilier. Il remit le pape Jean XXIII aux mains de ses ennemis et dut faire l’abandon de tous ses domaines pour n’en recevoir à titre gracieux, que ce que l’empereur vou lait bien lui rendre : « Vous connaissez la puissance des ducs d’Autriche, sc serait écrié Sigismond ; jugez par ce que vous venez de voir, de ce. que peut un empereur d’Allemagne. » C’est le pendant d’un mot attribué à Ernest de Fer : « Dieu te salue, Habsbourg, lui disait d’un ton dédaigneux l’empereur. — Merci Lux.em- 1 En allemand Vorlænde.