LA HONGRIE S. LES SUGCEgS. DE ST. ÉTIENNE. 81 sous de meilleurs auspices. Il tint tête aux ennemis du dedans et du dehors, notamment à l’empereur Frédéric II, qui prétendait réclamer un tribut de la Hongrie. Malheureusement il eut bientôt affaire à un adversaire plus impitoyable que les Allemands : le khan tartare ou mongol Batou, suivi d’une armée formidable, pénétra à travers les défilés des Garpathes et déboucha dans le bassin de la Tisza. Ces Mongols appartenaient à la même race que les Magyars; mais les Magyars étaient devenus chrétiens et européens : les Mongols païens arrivaient en Europe avec un fanatisme de conquête qui ne peut se comparer qu’à celui des Sarrasins ; mais les Musulmans ont fondé des états et représentaient en somme une forme élevée de la civilisation ; les Mongols, eux, ne savaient que détruire. Terribles cavaliers, ils traînaient avec eux des armes à feu empruntées aux Chinois, et de redoutables machines de siège. Leur courage indomptable était secondé par une inflexible discipline. A l’arrivée de ces barbares, l’alarme fut grande dans tout le pays : l’épée sanglante fut promenée de ville en ville et de château en château. Les Gumans, qui formaient l’avant-garde de la résistance nationale, ne réussirent point à arrêter le flot dévastateur; Vacz (Wai-zen), tomba aux mains des Mongols. Le roi Bela ne trouva de secours qu’auprès de son voisin Frédéric d’Autriche. Dans l’affolement général, les Cumans furent accusés de trahison ; leur chef et les principaux d’entre eux furent exécutés; cette population indignée passa du côté des envahisseurs. L’armée royale atteignit l’armée de Batou sur les bords du Sajo (affluent de la Tisza). Elle y éprouva une défaite épouvantable. Cent mille hommes périrent, suivant les uns, soixante mille suivant les autres. Fere extinguitur militia regni Hungariæ, écrit l’empereur Frédéric. La Hongrie était jusqu’au Danube en proie aux barbares. Pest fut prise; Yarad succomba après une héroïque résistance; Csanad fut détruite. Les Mongols poussèrent jusqu’en Croatie; les Croates les arrêtèrent sur le champ de bataille de Grobnik (1241). Bela, à travers mille aventures s’enfuit en Autriche. Le duc Frédéric, au- HIST. CE L’AUTRICHE. 6