FORMATION DE L’ÉTAT MAGYAR. 67 cxnrcüus, d’un castellan ou gouverneur de la place, de centurions et de décurions. Au début du règne d’Étienne, il y avait deux espèces de propriété, la propriété de l’état et la propriété de la tribu. La propriété de l’individu n’existait pas. Étienne conserva la propriété de l’état, mais supprima celle des tribus; il déclara que chaque citoyen pourrait détenir et léguer à ses enfants les biens qu’il aurait acquis ou ceux qu’il recevrait du roi. Toutefois, par ces donations royales, il ne faut pas entendre des fiefs héréditaires. L’aristocratie se compose de ceux qui occupent les plus hautes fonctions; elle se divise en deux classes. La première comprend les comtes, les évêques, les chefs supérieurs de l’armée, peut-être les descendants des chefs des anciennes tribus magyares. La seconde est plus spécialement composée des guerriers Enfin, après ces deux classes, viennent les soldats de villes fortifiées, les bourgeois. Parmi les habitants de certaines villes (Vieux Bude,Gran,Raab, Szathmar, Nemethi) on voit de bonne heure figurer un grand nombre d’Allemands; ils sont désignés sous le nom d’hospites. Les villes avaient leur autonomie municipale sous la tutelle de l’ispan et de l’évêque. Le peuple ne possédait aucune propriété immobilière. Les gens de métiers manuels, Ud-vornici (du slave dvor, cour) formaient la transition entre la classe nobiliaire et les serfs. Étienne ne supprima pas l’esclavage, mais il en adoucit les rigueurs. Le roi était le chef suprême de la justice et dans certaines circonstances, il la rendait en personne. Les évêques et les abbés, les dignitaires civils et militaires comparaissaient devant la cour royale, présidée par le souverain lui-même ou par le comte palatin (Nador, slave Nadvor, chef de la cour). Elle servait de cour d’appel pour les jugements rendus par les comtes des bourgs, des évêchés, ou des abbayes. Le témoignage oral était admis ainsi que le combat singulier. Le système pénal est fort rigoureux Le droit d’asile dans l’église est refusé à celui qui- conspire contre le roi ou contre le royaume ; celui qui sème la discorde parmi les sujets est condamné à perdre la langue.