362 CHAPITRE XXI. lieutenance. Los corvées et les obligations urbariales des paysans furent diminuées. L’administration supérieure était jusqu’alors répartie entre les chancelleries autrichienne, bohème, hongroise, et transylvaine. La chancellerie d’État et le Conseil de la guerre exerçaient seuls leur juridiction sur tous les territoires, sauf ceux de l’Italie et des Pays-Bas dont nous n’avons pas à nous occuper ici. La patente du 14 mai 1749 sépara la justice de l’administration et décréta l’union des deux chancelleries autrichienne et bohème en un pouvoir suprême, appelé d’abord Directoire de l’intérieur : Directorium in internis et, plus tard, Chancellerie unie de la Cour impériale et royale (Kaiserliche Kœnigliche vereinigte hofkanzlei). C’est le premier essai, sous l’absolutisme, du système naguère on vigueur dans la Cisleithanio parlementaire. Marie-Thérèse institua en outre (1760) un Conseil d'Ètat pour surveiller l’administration généraio. Puis, peu à peu, l'administration fut enlevée aux comités permanents des diètes provinciales et confiée à un pouvoir délégué du souverain : gubernium ou lieutenance. Les États furent réduits à ne se rassembler que pour voter les demandes de la couronne. On introduisit les fonctionnaires royaux dans les cercles où jusque-là ils n’avaient pas encore été admis; ils devinrent les représentants de l’autorité centrale et durent s’appliquer à protéger les paysans contre leurs seigneurs. Les paysans sans être serfs, — sauf en Hongrie, — dépendaient presque exclusivement des seigneurs terriens; ils n’étaient pas propriétaires du sol, mais simples usufruitiers ; ils ne pouvaient sans la permission du seigneur quitter le territoire, ou se marier, ni donner à leurs enfants une autre profession que celle de laboureur; ils étaient tenus de mille servitudes que l’on désignait sous le nom slave de robot, (corvée, travail). Marie-Thérèse entreprit d’améliorer leur condition : pour régulariser l’impôt territorial, elle fit dresser un nouveau cadastre; en outre elle supprima l’exemption d’impôts dont jouissaient les¡ terres nobles. Ces mesures répondaient tout à la fois aux besoins du trésor, et aux idées d’humanité qui commen-