478 CHAPITRE XXVI. donc nos- péchés ? Pourquoi fermc-t-on devant nous les sources de la civilisalion? Pourquoi brise-t-on les liens de la société humaine? » En présence d’un adversaire aussi tenace que l’aristocratie hongroise, la cour ne pouvait indéfiniment ajourner la convocation de la Diète. La chancellerie royale de Pesth se trouvait elle-même impuissante à gouverner sans le concours du pays légal, et l’archiduc Joseph, Palatin depuis de longues années, s’était laissé gagner aux idées magyares de self-governmcnt. Il fallait des troupes à l’Autriche pour l’occupation de l’Italie. Le roi avait essayé do désarmer les Hongrois en flattant leur amour-propre. Après des manœuvres militaires, en 1820 il avait prononcé un discours où se trouvaient ces paroles désormais célèbres : « Totus mundus stultizat et, relictis antiquis suis legibus, constitutiones imaginarias quærit. Vos constitutionem a majoribus acceptam illæsam habetis; amatis illam et ego illam amo et conservabo et adhœredes transmittam. » Mais cette déclaration avait eu peu de succès auprès des Magyar«. Lescomitats refusaient de payer l’impôt et de fournir des soldats; en vain le souverain remplaçait les fo ispan (Obergespann) par-des administrateurs royaux : les congrégations des comitats résistaient; tous les fonctionnaires donnaientleur démission. La magistrature refusait d’instruire les procès de trahison qui lui étaient envoyés par le gouvernement de Vienne : il fallait, pour ainsi dire, retremper l’autorité royale dans le parlement national. La Diète de 1825-1829 marque une étape importante de l’histoire constitutionnelle de la Hongrie. Elle se réunit le 11 septembre 1825 à Pozony. Le discours du roi fut une sorte d’amende honorable; il s’engageait de nouveau à observer la constitution et à la transmettre intacte à scs héritiers. Pour se concilier les esprits, il ne négligea pas une cérémonie quia toujours exercé un grand prestige sur la Hongrie; il fit couronner reine sa quatrième femme, Charlotte de Bavière. Parmi les députés de la Diète actuelle on remarquait, à la chambre haute. Szcchcnyi, auquel ses compatriotes