96 CHAPITRE. VII. à Nuremberg, et supprima le titre de roi qu’il avait accordé à Vladislav. La Bohême retomba dans l’anarchie; l’empire en profita pour intervenir de plus en plus dans ses affaires. L’espace nous manque pour entrer dans le détail le ces luttes sans gloire où le sang coula plus d’une fois ur les champs de bataille. L’église elle-même s’en mêla, ;t en 1187 on vit l’évêque de Prague alléguer sa qualité le prince du saint empire pour refuser l’obéissance au »rince de Bohême. Le pays ne commença à respirer qu’avec .’avènement de Premysl Otokarl (1197). Premysl Otokai* I roi héréditaire; (•19Ï-I2SO). Vacslav 1 (1830-1*5») ; invasion des Tartarcs (1*1*.) Cette période d’anarchie fut fatale à la Bohême. Les querelles des princes augmentèrent l’importance de la noblesse, qui se crut appelée à décider do l’élection au trône, et facilitèrent l’immixtion de l’empire dans les affaires intérieures du pays. La noblesse profita delà situation privilégiée qui lui était faite pour exploiter le peuple, pour exiger des impôts exagérés et des corvées. Les petits propriétaires, pour échapper à ces exactions, durent se mettre sous la protection des seigneurs les plus puissants et leur créèrent une clientèle. Les seigneurs se firent octroyer des terres en échange de l’appui qu’ils prêtaient au prince lors de son élection. Peu à peu se forma une noblesse héréditaire dont la puissance se fondait non pas sur les fonctions remplies auprès du prince,' mais sur la grande propriété territoriale; les maîtres de ces grandes possessions réclamèrent le droit souverain, celui de rendre la justice, de lever des troupes et de les conduire au combat sous un étendard particulier. C’est surtout vers la fin du douzième siècle que commence à se constituer la grande noblesse héréditaire. Cette noblesse territoriale était naturellement beaucoup plus indépendante du prince que l’aristocratie des fonctionnaires; ses réunions constituaient de véritables diètes dans lesquelles la volonté du prince