80 CHAPITRE VI. donnent à l’histoire de ce pays, essentiellement conservateur, un caractère révolutionnaire. On le retrouve plus tard dans la déclaration des Droits de l’homme. La constitution d’André II est loin de répondre à l’idéal des états modernes; elle fut cependant un progrès considérable; elle maintint l’unité de la Hongrie en empêchant le morcellement du pays de se produire par l’hérédité des fonctions. Elle assurait à la nation — à la noblesse bien entendu — une part sérieuse dans l’examen des affaires publiques; elle obligeait le roi à respecter le droit de la nation en plaçant ses actes sous le contrôle du Palatin ; le rôle du Palatin est la mise en pratique de la responsabilité ministérielle, telle qu’on la comprend aujourd’hui. C’est un véritable chef de cabinet. Peu de temps après la promulgation de la bulle d’or, les Saxons de la Transylvanie reçurent une charte spéciale qui réglementa leurs privilèges ; leur autonomie politique et religieuse fut confirmée; ils durent ne reconnaître d’autre autorité qu’un comte nommé par le roi. Ils devaient en échange fournir cinq cents hommes armés au souverain, en cas de guerre défensive, cent pour les expéditions à l’étranger. En 1231 la bulle d’or fut de nouveau jurée solennellement; elle était augmentée de dispositions supplémentaires : Les prélats sont tenus de figurer aux diètes annuelles d’Albe royale. — Si le Palatin a mal gouverné, les états peuvent en désigner un plus digne. — Les emplois publics sont interdits aux Juifs et, aux Musulmans. I.ntte contre les Mongols (1138-1111 ) et la maison d'Autriche; les derniers rois de la dynastie arpndlenne (**35- 13(11). La bulle d’or a assuré à André II une place notable dans l’histoire de la Hongrie ; au fond ce fut un assez triste souverain. Comme Jean-sans-Terre, il a attaché son nom à un document législatif d’une haute importance; mais comme lui il a laissé la réputation d’un prince médiocre et sans caractère. Son fils Bela IV (1235-1270) s’annonça