244 CHAPITRE XV. affaires européennes où Maximilien fut'mêlé, les fantaisies (l’un tempérament tour à tour chevaleresque et mystique qui lui firent un jour rêver d’obtenir la tiare pontificale, ne le détournèrent point de l’intérêt des Etats héréditaires. Il s’efforça de faire de l’Autriche un électorat; ses tentatives échouèrent contre l’opiniâtreté des princes allemands. Les électeurs réunis à Francfort s’engagèrent mutuellement à ne pas admettre de membre nouveau dans leur collège; l’empereur dut renoncer à ses projets ; ainsi cette maison, qui devait garder pendant tant de siècles la couronne impériale resta pour jamais exclue du corps qui la décernait. Si plus tard les empereurs firent partie du collège électoral, ce fut à titre de rois de Bohême. C’est sous Maximilien que la Suisse, — après une lutte pendant laquelle les confédérés avaient envahi les pays souabes et le Tirol, avaient détruit deux cents villages ou châteaux et fait périr plus de vingt mille hommes, — fut définitivement dégagée de toute obligation envers la maison d’Autriche et l’empereur (paix de Bàle, 1499). L’Autriche ne pouvait qu’augmenter sa puissance en la concentrant. En 1505, après l’extinction de la ligne mâle des Wit-telsbach, Maximilien intervint dans laguerre delasuccession bavaroise et se fit payer son intervention entre les compé-’ titeurs qui se disputaient cet héritage par la cession d’un certain nombre de villes, parmi lesquelles Kufstein, depuis célèbre par sa forteresse, et des seigneuries de Rot-tenberg et deKitzbühl. Ainsi la maison d’Autriche prenait position sur les sources de l’Isonzo et sur celles de la Drave. L’ensemble des pays autrichiens, en dehors de la Bohème et de la Hongrie formait alors un arc de cercle qui étreignait tout le midi de l’Allemagne, depuis les frontières de la Bohême et de la Silésie jusqu’à celle de la Suisse. Les possessions disséminées en Souabe, en Alsace et dans la Forêt Noire assuraient en outre l’iniluence autrichienne dans la vallée du Haut-Rhin et du Haut-Danube. Considéré en dehors des annexes d’Allemagne, ce petit Etat autrichien, image réduite de l’Autriche future, comprenait es Allemands, des Slaves (les Slovènes) et des Italiens,