LES EMPEREURS AUTRICHIENS. 249 qui, parla Pragmatique sanction, fera faire un pas décisif à l’unité de la monarchie autrichienne. Le nom de Ferdinand Ier pâlit singulièrement à côté de celui de Charles-Quint. Et pourtant de cet empire de Charles-Quint, où le soleil ne se couchait pas, il ne reste aujourd’hui qu’un souvenir. Le règne de Ferdinand est le point de départ d’un état qui joue encore aujourd’hui un rôle important dans les destinées de l’Europe. La branche espagnole de la maison de Habsbourg atteint l’apogée de sa puissance avec le traité de Câteau-Cambraisis (1559). Le traité de Vervins marque déjà son déclin (1598). La branche autrichienne, grâce à la possession des états héréditaires, de la Bohême et de la Hongrie et de la couronne impériale, accroît sans cesse sa puissance; c’est à elle qu’est réservé l’honneur de renverser au début de notre Biècle le révolutionnaire couronné qui croyait avoir renouvelé la monarchie de Gharles-Quint. Roi de Bohême et de Hongrie en 1526, Ferdinand fut élu roi des Romains en 1531, malgré les répugnances du parti protestant; désormais la couronne impériale no sortira plus de la maison d’Autriche. Le soin des deux royaumes et de l’empire n’empêcha pas le successeur des Habsbourg de continuer à arrondir leur domaine héréditaire. A la suite de la guerre de Smalkalde, il annexa la ville de Constance, qui avait été mise au ban de l’empire pour avoir adhéré à la ligue des princes protestants; il acheta aux comtes de Bregenz et de Thengen les comtés du même nom. Malgré son attachement au catholicisme, Ferdinand ne put empêcher la réforme de. pénétrer dans ses états. Comme en Allemagne, la prédication de l’évangile nouveau coïncida avec une- formidable guerre de paysans; Salzbourg, la Styrie, le Tirol se soulevèrent. Une assemblée populaire, réunie en 1525 à Méran, rédigea un programme qui étonne encore aujourd’hui par sa hardiesse. « Dans le Tirol, disait-il, il n’y aura désormais qu’une loi indigène; plus de droit romain, étranger et inintelligible au pauvre peuple. Le gouvernement siégeant à Innsbrück sera uniquement composé de fonctionnaires