246 CHAPITRE XV. En 1515, fidèle à la politique matrimoniale de sa race,Maxi-milien négocia le mariage de ses petits-enfants, Ferdinand et Marie d’Autriche avec les enfants de Vladislav, roi do Bohème et de Hongrie, Louis et Anna. En 1515, Vladislav et son frère Sigismond de Pologne firent à Vienne une visite fastueuse où furent renouvelées les anciennes conventions d’héritage entre l’AiUriche, la Hongrie et la Bohème. La fortune servit plus encore que la politique les convoitises de la maison d’Autriche. Tout devait la javoriser, jusqu’à ce sanglant désastre de Mohacz, qui faillit pourtant être si fatal à la chrétienté (1526). Grâce à ces traités et à leurs résultats, l’Autriche allait devenir l’un des facteurs les plus importants de l’équilibre européen. Malheureusement le rôle qu’elle joue en Europe à partir du seizième siècle a trop fait oublier l’histoire intérieure des peuples entraînés dans sa destinée. L’épisode le plus important du règne de Maximilien dans les provinces héréditaires fut, outre les invasions des Vénitiens, des Suisses et des Ottomans (1509), la guerre des paysans qui éclata en Garniole et s’étendit bientôt sur les provinces voisines. Contemporaine de la révolte des Dosza en Hongrie (1515), cette guerre fut provoquée par la famine et parles exactions d’une noblesse égoïste. Les paysans slovènes de la Carniole avaient pris pour cri de ralliement ces mots : stara pravda (l’ancien droit) et déclaraient comme les Kurucz magyars qu’ils ne se révoltaient pas contre le souverain, mais contre les États. L’insurrection passa des parties slovènes aux parties allemandes de la Styrie et de la Garniole; les paysans mirent sur pied une armée qui, si l’on en croit les contemporains, atteignit jusqu’au chiffre de quatre-vingt mille hommes ; elle répandit partout la terreur; les châteaux furent pris, les nobles pendus. Gomme en Hongrie, la répression fut impitoyable. Maximilien, toujours besoigneux, convoqua souvent les diètes des États héréditaires pour leur demander des subsides qui lui furent plus d’une fois refusés. Les provinces étaient pauvres; mais leur souverain l’était plusencore •« Ce