X AVANT-PROPOS. son profit; elle la verra résolue contre ses intérêts. Ellle a laissé à d’autres le soin de fonder sur le Danube inférieur le véritable empire de l’Est; à moins d’un revirement imprévu sa situation reste absolument pi*é-cairet et son avenir inspire les plus grosses inquiétudes à ceux qui croient l'existence d’un grand Etat danubien nécessaire à l’équilibre de l’Europe (p. 583)». Je réitérais ce diagnostic dans l’édition de 1889 et je le faisais précéder de ces paroles : « Quel que doive être dans un avenir plus ou moins lointain le successeur de François-Joseph sa tâche sera difficile.... Assurément l’ancienne Autriche de François Ier et de Metternich n’existe plus; néanmoins de sourds orages grondent encore dans son sein. Incapable de suivre une politique indépendante, elle reste à la merci des redoutables voisins qui lui imposent leur alliance en attendant qu’ils essayent de lui enlever quelques lambeaux de son territoire ». Ces prévisions, justes pour l’Allemagne, ne l’étaient malheureusement pas pour la Russie. D’ailleurs, quand je parlais de la tâche difficile qui incomberait au successeur de François-Joseph, je ne pouvais vraiment pas prévoir l’abîme où le jetterait le banditisme de l’empereur allemand, et l'imbécillité criminelle de son sénile prédécesseur. Aujourd’hui le sort en est jeté, alea jacta est. Souhaitons que les Etats qui vont refleurir sur tes jumes ue ta défunte Autriche-Hongrie sachent comprenure Vinfcém qu’ils ont à se grouper en une solide fédération et à maintenir dans l’alliance des pays latins. Leur avenir est à ce prix.