FRANÇOIS II. 399 plètement perdu aujourd’hui : leur constitution aristocratique était calquée sur celle de Venise : quelques familles possédaient la fortune territoriale; les fonctions publiques n’étaient confiées qu’à des Vénitiens; la population indigène était tout à la fois exploitée et persécutée. Un décret de la république interdisait le mariage des Vénitiens avec des femmes slaves. Néanmoins la tradition slave persistait dans la vie nationale et dans la littérature. L’administration de la province était confiée à un prové-diteur général qui était toujours un sénateur de Venise, nommé pour trois ans. Il exerçait le pouvoir civil, judiciaire et militaire, et résidait à Zara. Le pays était partagé en vingt-deux cercles (reggimenti) également gouvernés par des nobles vénitiens, dont l'administration était à la fois servile et corrompue. Les indigènes fournissaient la force militaire (gli Schiavoni,les Slaves)qui occupait une vingtaine de villes de garnison ; mais les officiers étaient tous Vénitiens Venise fit peu de chose pour l’instruction publique dans le pays conquis; elle tenait peu à voir s'y développer une civilisation indépendante et s’efforça avant tout d'italianiser ses sujets slaves; néanmoins les Dalmates avaient fini par s’attacher à elle en haine de la Turquie. Malgré l’influence do l’italianisme, une littérature nationale avait réussi à naître en Dalmatie, mais c’est à Raguse qu’elle trouva son véritable foyer. HAreiigo, Iralte de Ltinévllle (ISO»), Le traité de Campo-Formio n’avait pas terminé l’œuvre de la diplomatie autrichienne. Elle avait à régler les affaires de l’Allemagne. Elle envoya an Congrès de Rastadt trois diplomates, parmi eux Metternich, le père de celui qui fut plus tard le mauvais génie de l’Europe, et Cobenzel. Les conférences de Rastadt traînèrent en longueur. On sait qu’elles se terminèrent brusquement par l’assassinat des représentants français (avril 1799). Cet événement singulier a donné lieu à bien des conjectures. Ceux qui veulent à tout