FRANÇOIS-JOSEPH; LA RÉACTION. 535 La période de réaction il 850-1860) ; le concordat (183*). Les dix années qui suivirent la pacification de la Hongrie et de l’Italie septentrionale furent une période d’impitoyable réaction. A la fin de 1849, l’ordre était rétabli partout : rien ne paraissait s’opposer à ce que la Constitution fût mise en pratique : « Elle ne restera pas lettre morte, avait dit un manifeste impérial du 4 août, elle servira de rempart à la liberté, de garantie à la puissance, à la gloire et à l’unité de la monarchie. » Stadion, qui avait contribué à l’imposer, eût sans doute tenu à l’honneur de la mettre en pratique; mais il devint fou (mai 1849) et fut remplacé par un avocat de Vienne, M. Alexandre Bach qui, naguère, s’élait fait remarquer par son fougueux radicalisme. Arrivé au pouvoir, il fut l’homme de l’absolutisme et de la réaction; des conquêtes de la révolution, il ne conserva que les lois sur la condition des paysans et celles qui avaient proclamé l’égalité civile des propriétés et des personnes. La constitution illusoire du 4 mars fut supprimée par lettres patentes de l’empereur (1er janvier 1852); les différentes provinces de la monarchie furent divisées en Cercles dont les chefs étaient nommés par le gouvernement central, les attributions des diètes furent réduites au minimum. La bureaucratie centraliste fut l’instrument docile d’un système de germanisation impitoyable. Il pesait également sur les Hongrois qui avaient voulu démembrer l’État, et sur les Slaves qui en avaient maintenu l’intégrité. « Le provisoire, tel fut le mot d’ordre qui domina pendant dix années entières, et si la chose avait été possible, on aurait, dit Springer, inventé un provisoire du provisoire. » — « La défiance envers les gouvernés, dit un autre publiciste, devint une maxime d’Elat; et l’on ne chercha que dans la force matérielle un remède contre cette défiance. » La Hongrie fut la première atteinte par les coups de l’absolutisme : toutes les mesures furent prises pour lui