442 CHAPITRE XXIV. moi qui ai appelé l’attention de votre souverain sur Schwar-zenberg. Aurait-il l’intention de me battre? Vraiment il ne s’y prend pas mal. » Et il envoya Merveldt proposer un armistice. Les Autrichiens se retireraient en Bohême ; 'es Prussiens et les Russes se seraient repliés derrière l’Oder, les Français derrière la Sale. La Saxe serait restée aeutre. Mais il était trop tard. François refusa de recevoir les propositions de Napoléon. La victoire justifia son au-ilacç. Après la bataille, l’empereur remit à Schwarzenberg la grand’oroix de l’ordre de Marie-Thérèse ; le feld-ma-réchal offrit sa croix de commandeur à Radetzky. « Lou-don, lui dit-il, l’a portée; je ne puis la céder à un plus digne. » Le diplomate qui avait préparé la coalition ne fut pas oublié dans la distribution des faveurs impériales. Le 20 octobre 1813, Metternich reçut le titre de prince héréditaire. Parmi les officiers autrichiens qui se distinguèrent le plus dans ces mémorables journées, il faut signaler les’généraux Nostitz et Bianchi et un jeune hongrois,Etienne Szechenyi, celui qu’on a appelé plus tard le grand Magyar. L’armée autrichienne perdit 435 officiers et 15 418 hommes tués, blessés ou prisonniers, soit un tiers des pertes totales des alliés, qui s’élevaient à quarante-sept mille hommes. Les troupes autrichiennes prirent encore part à la bataille de Hanau, où elles essayèrent de concert avec les Bavarois, de couper la retraite à Napoléon. Les états de la ligne du Rhin, le Wurtemberg, la Hesse-Darmstadt, se rattachaient les uns après les autres, à la coalition. Le 5 décembre, François II entra dans cette ville de Francfort où vingt ans auparavant il avait reçu la couronne impériale. Schwarzenberg y établit son quartier-général. Les armées coalisées touchaient aux frontières de la France. Metternich pensait qu’il ne fallait pas pousser trop loin l’humiliation de Napoléon. A Francfort il s’efforça d’entrer en négociations. Il lit venir dans cette ville le ministre de France à Weimar, Saint-Aignan, et lui dicta le programme sur les bases duquel on pouvait encore •espérer une transaction. La France abandonnait la Hollande, l’Italie, la Suisse : elle gardait les frontières nâtu-