kbk CHAPITRE XXV. paperasse et la manie des audiences; son ambition, ainsi qu’il aimait à le répéter, eût été de faire un bon conseiller aulique; il se plaisait aux petits jeux et aux concerts de musique de chambre et y faisait lui-même sa partie. « Il tenait, dit M. Springer, à trouver toujours parmi ses courtisans les éléments d’un quatuor, et tel, qui par ses infamies avait mérité d’être banni de la cour, y rentrait, grâce à son talent de musicien. » Il portait volontiers envie à ceux qui, comme l’archiduc Charles ou Radetzky, avaient mérité par leurs services la faveur populaire. Dans un accès de jalousie soupçonneuse, il s’avisa un jour de faire crocheter les serrures de l’archiduc. Son esprit soupçonneux le poussait iusqu’à la cruauté. En 1820 une émeute d’étudiants eut lieu à Prague ; l’empereur, ne pouvant trouver les coupables, fit incorporer dans l’armée tous ceux qui avaient eu de mauvaises notes. Un égoïsme farouche était la conséquence de ses idées absolutistes ; les provinces et les peuples étaient pour lui une propriété privée dont le prince disposait à son gré. Comme certains de ses prédécesseurs, il savait donner à son despotisme des formes patriarcales qui attendrissaient les naïfs et prêtaient matière aux flatteries. A défaut de régime représentatif et d’assemblées loyalement consultées, une police inquisitoriale servait de lien entre le souverain et ses sujets. Comme Louis XV il se plaisait aux rapports scandaleux; la police était pour lui à la fois un divertissement de haut goût et un instrument de règne. L’idée monarchique n’avait point à ses yeux de plus sûr appui que le catholicisme : le Joséphinisme en ébranlant la religion ne pouvait manquer de détruire la monarchie. On a souvent cité les paroles que l’empereur adressait en 1821 aux professeurs du gymnase de Laybach: « Tenez-vous-en à ce qui est ancien, car cela est bon ; si nos aïeux s’en sont trouvés bien, pourquoi ne ferions-nous pas comme eux? Il s’élève maintenant des idées nouvelles que je n’approuve pas, que je n’approuverai jamais. Défiez-vous-en et attachez-vous au positif. Je n’ai pas besoin de savants, mais de fidèles sujets. En faire, voilà votre devoir. Celui qui me sert doit apprendre ce que j’ordonne. Celui qui n’en