412 CHAPITRE XXIV. exercer un pouvoir sans contrôle, et les épreuves qu’il eut à traverser dans sa vie ne firentqueleconiirmer dans ses théories absolutistes. Il avait pris pour devise cette maxime : Justitia regnorum fundamentum, mai-i il l’entendait àsa façon. A côté de lui, le seul pouvoir de l’ÉLat était la bureaucratie, dont Joseph II avait fait le grand ressort de l’Autriche : les Hongrois gardaient leur farouche indépendance, mais la Bohême n’était pas encore réveillée et les Autrichiens proprement dits s’enorgueillissaient volontiers de voir l’absolutisme incarné dans la personne du souverain : Es giebt nur a Kaiserstadt’s giebt nur a IVien. « Il n’y a qu’une ville impériale, il n’y a qu’une Vienne.» Ce dicton, familier aux Viennois, suffisait à flatter leur amour-propre, comme la musique suffisait à bercer leur pensée indolente. Nouvelle guerre contre Napoléon ; traité de Presbourg (1905). De 1801 à 1805 la direction des affaires étrangères fut confiée au vice-chancelier Louis Gobenzel; diplomate de la vieille école, finassier et courtois, il ne valait pas lesjeunes ambassadeurs qui servaient sous ses ordres, Stahrenberg à Londres, Metternicb à Dresde, Stadion à Berlin. Depuis 1803, il s’était attaché en service extraordinaire Frédéric Gentz, l’écrivain politique le plus fort de l’Allemagne et l’un desplus redoutables adversaires de la Révolution française Gentz était né en Silésiedepuis la conquête et avait fait ses études à l’Université de Kœnigr-berg. Grâce à la faiblesse de l’éducation publique, à la diversité des tendances nationales, l’Autriche ne pouvait trouver chez elle les hommes dont elle avait besoin. Elle en était réduite à les faire venir de l’étranger. Ce phénomène bizarre s’est renouvelé de notre temps, le jour où M.de Beust a été appelé de Dresde pour refaire l’empire après Sadova. Le ministère dont Cobenzel était le chef n’offre d’ailleurs aucun homme remarquable. Le seul qui eût une réelle valeur était l’archiduc Charles, le vainqueur de