FRANÇOIS II ET METTERNICH. 457 L*Autriche à la tète de la réaction européenne ! les congrès. Dès le lendemain du congrès de Vienne, il fut aisé de constater qu’il n’avait point, comme on l’espérait, ramené l’âge d’or sur l’Europe, troublée par vingt-cinq années de convulsions. En Autriche, la situation intérieure était loin d'être prospère ; les fêtes splendides qui avaient accompagné le congrès n’avaient pu faire oublier qu’un instant l’épuisement des provinces et la misère des populations. Pour les récompenser de tant de sacrifices, le gouvernement ne songeait qu’à étouffer leurs aspirations naissantes vers un régime de liberté et une constitution libérale. Pour garder vis-à-vis de l’étranger le prestige que lui avaient acquis ses succès militaires, le cabinet de Vienne n’avait d’autre préoccupation que de maintenir les divers Etats sous une compression absolue. Metternich et son souverain se mirent à faire la police de l’Europe. Il semblait que toutes leî révolutions qui éclataient à l’extérieur dussent menacer l’Autriche elle-même. Par ses possessions allemandes, italiennes, polonaises, l’Autriche était plus que tout autre État ouverte à la contagion libérale. Dès 1815, les Italiens commencèrent cette guerre sourde deconspirations, de sociétés secrètes qui, après tant de luttes sanglantes, devait aboutir à la régénération de leur patrie. En Allemagne, des esprits généreux, des étudiants, des illuminés réclamaient l’affranchissement des intelligences etlerégimeconstitutionnel. Au congrès de Carls-bad (août 1819), l’Autriche et la Prusse s’entendirent pour mettre bon ordre au mouvement libéral des universités et aux libertés de la presse, pour comprimer l’Allemagne et réprimer ce que l’on considérait comme de dangereuses manifestations. En 1820, le roi de Naples, cédant devant une insurrection militaire, avait accordé une constitution à ses sujets. Un congrès s’ouvrit d’abord à Troppau (1820), puis à Laybach (26 janvier 1821) pour aviser aux moyens