CHAPITRE XV. fut vers la fin du dix-septième siècle établie sur le Danube : elle était commandée par un amiral et servie par des Hollandais et des marins de la Baltique. Les garnisons étaient faibles en temps de paix; "Vienne n’eut jamais plus de deux mille soldats. En Hongrie, en dehors des milices nationales, le gouvernement entretenait dix mille hommes, des soldats, souvent mal nourris et peu payés, en étaient réduits, pour vivre, à piller le sol ennemi. Ces pillages étaient passés eu pratique : les Turcs eux-mêmes admettaient que du moment ou la frontière n’était, pas franchie par plus de cinq cents hommes, et qu’ils n’avaient pas d’artillerie, la paix n’était pas violée. I)u reste, la guerre était encore fort mal organisée, les provisions n’étaient jamais prêtes, les expéditions contre les Turcs partaient toujours trop tard. Les régiments étaient le plus souvent exploités par les colonels et les officiers. La caisse de 1 Etat payait fort mal : la solde était parfois en retard de six mois; de là des révoltes qui provoquaient de cruelles répressions. En 1698 une commission fut nommée pour remédier à ces désordres; ses délibérations furent nombreuses, mais eurent peu de résultats. D’ailleurs, des influences déplorables s’exer-çaient sur l’armée; la nomination des officiers dépendait quelquefois du confesseur du roi. Rien ne garantissait leur instruction technique : on était obligé de recourir à des officiers prussiens, anglais, français. 11 n’existait point d’école militaire. Le soin des blessés et des invalides était fort négligé. En 1696 on créa la loterie pour fonder un hôpital militaire; elle est restée depuis comme une des institutions financières de l’Autriche. La plupart de ces misères étaient dues au mauvais état des finances. L’ensemble des revenus était constitué par les diètes qui votaient chaque année, sauf en Hongrie, où le vote avait lieu tous les trois ou quatre ans, une somme à peu près identique. Ainsi, la basse Autriche payait en moyenne deux cent mille florins, la Haute-Autriche cent mille, la Bohème, la Silésie et la Moravie douze cent mille. Les subsides extraordinaires se présentaient sous la forme de dons volontaires, par exemple à