TA BOHÊME SOUS GEORGES DE PODEBRAD. 201 tribunaux, ouvrit une enquête rigoureuse sur les spoliations des propriétés qui s’étaient accomplies ¿epuis trente ans, et lit restituer à la couronne la plupart de ses domaines. Les rapports de la Moravie, de la Silêsie et de la Lusace avec la Bohème étaient surtout fondés sur la personne du roi. Les états de ces provinces prêtèrent serment à Vladislav : seule la ville de Vratislav (Breslau) refusa .do se faire représenter à Prague; ses habitants ne voulaient point paraître dans une ville hérétique; ils étaient excités contre la Bohême par les prédications du célèbre moine italien, Jean Capistran, que le Saint-Siège avait envoyé pour prêcher la croisade contre les Turcs et observer les choses de Bohème. Mais le roi Vladislav, sur les conseils de Georges, châtia durement cette velléité de résistance ; il imposa aux bourgeois de fortes amendes. Le jeune prince avait d'ailleurs la plus grande confiance en Georges et se plaisait à l’appeler son père; quand les Turcs, par la prise de Constantinople, portèrent un coup terrible à la chrétienté, Ladislav put offrir à l’empereur d’Allemagne quarante mille hommes pour une croisade qui, du reste, n’eut pas lieu. Le roi mourut à Prague, au moment où il se préparait à célébrer son mariage avec Madeleine de France, fille de Charles VII (1457)'. Une ambassade somptueuse était allée jusqu’à Tours demander la main de cette princesse, qui épousa depuis Gaston de Foix. Les historiens de Charles VII ont longuement raconté les splendeurs de cette ambassade et l’intérêt qu’inspira aux Parisiens son séjour dans la capitale. Règne de Georges (le Podebrad (1459-1491); la Bohême pacifiée. D’après les conventions, la couronnede Bohême devait faire retour à la maison de Habsbourg. Mais les peuples s’émancipaient et ne se croyaient plus tenus d’observer les contrats naguère conclus avec leurs souverains. Quel besoin avait la Bohême d’aller chercher un étranger, quand elle avait