LES MIGRATIONS SLAVES. 33 que nous donnons aujourd’hui aux Slaves n’était pas primitivement celui de toute la race; il s'appliquait à des tribus du nord, vivant sur le sol de la Russie actuelle, vers le plateau de Valdaï. Los Slaves, voisins des Car-pathos, s’appelaient Serbes; pour juger de l’importance de ce nom, il suffit de rappeler les Sorabes, si souvent nom-n-ts dans l’histoire germanique; ce nom est encore porté aujourd’hui par les Serbes balkaniques et par leurs lointains congénères de la Lusace saxonne et prussienne. Les idiomes qui se parlent àBautzen et àBelgrade ont tellement différé, que deux Slaves de ces deux villes, mis tout à coup en face l’un de l’autre, ne pourraient se comprendre. Pourtant l’un et l’autre se disent encore Serbi. L’histoire nous a gardé les noms plus ou moins déformés d’une foule de tribus slaves qu’il n’y a point lieu d’énumérer ici. Toutefois il ne faut pas ignorer que les Allemands, dans les chro niques latines, donnent aux Slaves le nom de Vendes (Wenden,Veneti), qu’ils leur appliquent encore aujourd’hui dans certaines contrées. L’épithète do Windisch, accolée à certains noms géographiques, rappelle une origine slave. La constitution de la famille slave, d’après les documents écrits et les observations que l’on peut faire encore aujourd’hui dans certains pays, était toute patriarcale. La famille vivait en commun autour de son chef, de son ancien (starechina). Les hommes cultivaient la terre; les femmes s’occupaient des travaux domestiques. L'ancien représentait les intérêts de la tribu, offrait les sacrifices aux dieux, partageait les travaux entre ses subordonnés. Les membres de la tribu portaient un nom patronymique dérivé de celui du fondateur de la tribu. Ce nom était terminé en ici (prononcez itsi ou itchi). Cette terminaison joue encore aujourd'hui un grand rôle dans les dénominations géographiques (indiquées en itz sur les cartes allemandes ou françaises) ; par exemple les descendants de Lobek s’appelaient les Lobkovici. d’où le nom do la famille historique bien connue en Bohême, les Lob-kowilz. Ce nom de famille devenait parfois celui du village habité par la tribu. Quand une famille se multipliait trop, HIST. DE L’AUTRICHE.