LA RÉVOLUTION A VIENNE. 529 faut encore signaler Becker, le rédacteur en chef du Radical, et son collaborateur Jellinek. La mort de Latour était vengée. l u diète de KromerU : abdication de l'erdlnand IV. Cependant l’empereur n’avait pas attendu la soumission de la capitale pour convoquer la Diète dans un endroit où ses délibérations seraient assurées du calme et de la sécurité nécessaires. Un rescrit du 22 octobre avait suspendu les séances de l’assemblée et l’avait invitée à les reprendre le 15 novembre dans la ville morave de Kromëriz (Kre-msier). Dans cette petite ville, le parlement pourrait échapper aux influences démagogiques : Brünn (Brno), qu’on axait d’abord proposée, renfermait une population ouvrière très-docile aux excitations venues de Vienne : Prague eût été odieuse aux Allemands. Cette fois, ce fut le Polonais Smolka qui obtint la présidence. Le 21 novembre un nouveau cabinet entra en fonction : le ministère Dobhloff s’était usé dans ses luttes contre la démocratie viennoise. Le nouveau ministère eut pour chef le « diplomate de l’armée », le prince Félix Schwarzemberg qui, par une longue carrière en Italie, avait appris l’art de dompter les révolutions. Il avait servi d’abord à Pétersbourg, puis à Londres, à Turin et à Naples, où il s’était montré ami passionné de l’absolutisme; il avait joué un rôle important dans le camp de Badetzky; l’intérieur fut confié au comte Franz Stadion, qui avait prouvé un réel talent ^’administra-teur. Le nouveau ministère se prononçait sans arrière-pensée pour les libertés constitutionnelles; il déclarait que l’Autriche resterait intimement unie à l’Allemagne, mais sans toutefois lui subordonner ses intérêts. Ce programme fut publié le 27 novembre : le 2 décembre la Diète fut convoquée en séance extraordinaire. Le président prit la parole et annonça, à la grande surprise de l’assemblée, que l’empereur Ferdinand avait abdiqué, uisr. de l’autmche. 34