292 CHAPITRE XVII. sirao, dos Lichtenstein, des Goltz, des Trautmansdorf, des Villani, des Defour, des Buquoi, des Maradas, des Huertas, des Vasquez, etc. On retrouve encore aujourd’hui les descendants de certaines de ces familles, soit en Autriche, soit en Bohème. On comprend que ces intrus, enrichis par la munificence royale aux dépens de la nation tchèque se soient montrés peu soucieux de défendre dans les diètes les droits du royaume. L’historien allemand Struve a fait remarquer avec justesse que de toutes les noblesses du monde, l’autrichienne a le moins le droit d’être fière de son origine. Ceci est vrai surtout pour la Bohême. Une autre partie des biens confisqués fut consacrée à des fondations pieuses, en faveur de l’archevêché de Prague et de l’ordre des jésuites, pour lequel l’empereur avait une sympathie particulière. C’est l’un d’entre eux, le Père Carafa, qui fut spécialement chargé d’organiser la contre-réformation dans le royaume : il a caractérisé lui-même le système qu’il avait adopté dans cet aveu naïf : « On a reconnu, dit-il, que pour éclairer les Bohèmes et les ramener dans la bonne voie, il n’y avait qu’un seul moyen, la persécution ». Les membres du consistoire de l’Église utraquiste furentexilés. Sauf les catholiques, il n’y avait personne dans le royaume qui n’eût pris part à la révolte. La terreur planait sur tout le pays. Ferdinand y mit fin par un mandat (3 février 1622), connu sous le nom de pardon général et qui suffit à donner la mesure de sa clémence. Tous ceux qui avaient pris part à la révolte, disait ce document, méritaient d’être punis dans leur vie et dans leurs biens. L’empereur daignait leur faire grâce de la vie et se contentait de confisquer leurs biens, s’ils consentaient à reconnaître leurs fautes. Sept cent vingt-trois seigneurs et chevaliers acceptèrent cette amnistie dérisoire, qui les laissait à moitié ou complètement ruinés. Mais la grande affaire de Ferdinand II, ce fut le rétablis» sement de la religion catholique dans le pays tout entier. L’Université de Prague fut enlevée aux professeurs utra-quistes et confiée aux jésuites, qui prirent la direction de l’enseignement à peu près dans tout le royaume. L’électeur