XXX NOTE SUR L’ORTHOGRAPHE DES NOMS PROPRES, dénominations allemandes qu’on leur a substituées depuis ; la ville de Raguse est môme désignée par son nom slave de Dubrovnik (sous la forme légèrement défigurée de Dobronika). Ainsi, sur ce point, la géographie du dix-neuvième siècle, bien loin de progresser, a reculé. Tant que l’Autriche a été, par un pacte fatal, soudée à l’Allemagne, la terminologie allemande a été maintenue à dessein sur des cartes mensongères. Depuis que l’empire a été par le dualisme partagé entre deux nationalités, un certain nombre de cartographes, se conformant à la politique officielle, ont, eux aussi, partagé l’empire entre deux transcriptions : la transcription allemande pour la Cisleithanie, la transcription hongroise pour la Transleithanie. Ainsi, la carte de l’institut géographique de Weimar, dressée par M. Charles Græf1, germanise tous les noms slaves de la Bohême, de la Moravie et de la Silésie, et magyarise tous ceux du royaume de Hongrie. Elle ne connaît à côté de la transcription allemande que les transcriptions polonaise et magyare. Elle y ajoute pour la langue serbe une prétendue transcription dans une orthographe qui n’est plus en usage depuis plus de trente ans. Il est évident que les géographes français qui copieront la carte de Weimar donneront à notre public une idée très fausse de l’ethnographie des pays en question. M. Elisée Reclus, dans le troisième volume de son admirable Géographie universelle, est le premier qui ait osé rompre avec la tradition et présenter les noms géographiques sous la forme que leur ont donnée les peuples indigènes. Nous n’avons pas hésité à suivre son exemple; nous ne pouvions dans 1, Hand und Eisenbahnkarte von OEsteireichisch-Hungarisoh monarchie bearbeitet von C. Græf.