23 CHAPITRE III. mains avaient enduré des Huns. Les plaines de la Hongrie sur les deux rives du Danube et de la Theiss devinrent le siège de la puissance avare ; de grands camps fortifiés appelés Hrings servaient d’abri à ces envahisseurs. Les Slaves durent leur payer tribut et fournir des soldats à leurs armées; parfois ils furent réduits à se laisser transplanter d’une région à l’autre. C’est ainsi que la Pannonie et la Norique reçurent des colons slaves qui devinrent les ancêtres des Slovènes ; ces Slaves avarisés descendirent jusqu’au Frioul où leurs descendants subsistent encore aujourd’hui et parlent un idiome qui parait se ressentir d’une influence touranienne. Les Slaves établis dans le bassin de l’Enns et de la Mur reçurent le nom de Slaves Carentins. Assuré de la soumission et du concours des Slaves, Ba-jan ne craignit pas de s’attaquer à l’empire grec; en 584 il conquit la Sirmie et en fit une base d’opération contre Byzance, puis plus tard la Dalmatie et l’Istrie. En 599 il poussa jusque vers Constantinople et l’eût peut être prise sans une peste qui se déclara dans son armée. Ce nouvel Attila mourut en 603 et la. discorde se mit parmi ses héritiers; les Slaves qui s’étaient laissés subjuguer par les Avares réclamèrent leur indépendance et se préparèrent à la révolte; c’est alors qu’apparut un mystérieux personnage, le marchand Samo. C’était dit Frédégaire, un Franc venu pour affaire de commerce chez les Slaves. Un écrivain postérieur, l’historien anonyme de la conversion des Bavarois et des Carentins, l’appelle un Slave Carentin. Aucun document sérieux ne permet de se prononcer sur sa nationalité. Il était, dit Frédégaire originaire de pago Seimo-nago (environs de Soignies en Hainaut?) Tout au plus pourrait-on conjecturer qu’il appartenait à quelque tribu slave soumise aux Francs et par erreur identifiée avec eux. C’estainsi, par exemple que de notre temps, les Tchèques sont souvent confondus avec les Allemands d’Autriche, ou les Croates avec les Hongrois. Quoi qu’il en soit, Slave, Franc ou Romain d’origine, Samo s’associa complètement à la destinée du peuple qui lui avait offert le su-