LA BOHÈME SOUS LES ROIS AUTRICHIENS. 281 de la foi élus parmi les soigneurs, les chevaliers et les bourgeois. Un traité conclu d’autre part entre les catholiques et les utraquistes déclarait, comme naguère celui de Kutnahora(1485), que désormais les partis religieux respecteraient mutuellement leurs confessions. C'était en somme la reconnaissance définitive de la liberté de conscience telle qu’on la comprenait à cette époque, une sorte d édit de Nantes qui assurait désormais à la Bohême la paix spirituelle. Rodolphe n’avait signé qu’à regret la lettre de Majesté et supportait avec douleur lo souvenir de cette humiliation. il ne négligea rien pour en tirer vengeance; à son instigation, l’archiduc Léopold, frère cadet de Ferdinand de Styrie, évêque de Passau et de Strasbourg, réunit une armée sur les frontières de Bohême, sous prétexte d’aller conquérir les duchés de Glèves et de Juliers : cette armée forte de douze mille hommes pénétra en Bohême (1611), s’empara de Budëjovice, de Tabor, de Pisek, arriva jusqu’à Prague ; les États, surpris par une attaque imprévue, rassemblèrent des forces qui mirent bientôt les envahisseurs en déroute. Débarassés de ces ennemis, les États se retournèrent contre Rodolphe, qu'ils soupçonnaient non sans raison, de connivence avec Léopold, l’assiégèrent dans le château royal et l’obligèrent à abdiquer. Ils élurent alors Mathias qui arrivait avec une armée de huit mille hommes. Rodolphe mourut l’année suivante (1612). IHatliias (161 t-fdéfenestration de Prague |l