410 CHAPITRE XXIV. tique, plus capable d’en imposer à l’Europe et aux peuples récemment annexés. Depuis longtemps la dynastie régnante était connue sous le nom de maison d’Autriche. Les Etats qu’elle gouvernait étaient loin de former encore un tout homogène; néanmoins, la Pragmatique sanction les avait définitivement groupés autour de la dynastie. La Hongrie, malgré son inflexible attachement aux privilèges du royaume, acceptait l’hérédité; la Bohême, à demi-morte, était depuis longtemps pacifiée. Le 11 août 1804, François II prit le titre d’empereur d’Autriche. Le 18 mai précédent, la dignité impériale avait ôté proclamée héréditaire dans la famille de Napoléon I“r. Cet événement n’avait certainement pas été sans influence sur la décision du souverain. Le 10 août, il rassembla en une staatsconferenz extraordinaire l’archiduc Charles, l'archiduc Joseph, en sa qualité de Palatin de Hongrie, les ministres d’État, les chanceliers de Bohême etd’Autriche, de Hongrie, de Transylvanie, le tavernicus, grand maître des finances de Hongrie et le kammerpresidenl. Il leur fît part de sa résolution. Le lendemain, il l’annonçait à ses peuples-par une patente dont voici les passages principaux : « Bien que, par la grâce de Dieu et le choix des électeurs do l'empire romain allemand, nous ayons été élevé à un degréde splendeur qui ne nous laisse aucun titre à désirer, cependant nos soins, comme régent de la maison et de la monarchie d’Autriche, doivent tendre à maintenir l’égalité parfaite du titre impérial et de la dignité héréditaire vis-à-vis des souverains et des puissances les plus illustres de l’Europe, ainsi qu’il convient à l’antique éclat de notre maison, à la grandeur et à l’indépendance de nos royaumes et de nos principautés. Nous nous trouvons donc amené, à l’exemple de la cour impériale de Russie au siècle dernier, et du nouveau souverain de la France, à revendiquer pour la maison d’Autriche, en ce qui concerne ses États indépendants, le titre impérial héréditaire. A ces causes, nous avons, après mûre délibération, résolu de prendre solennellement pour nous et nos successeurs, pour l’ensemble de nos royaumes et Etats, le titre héréditaire