542 CHAPITRE XXXI. également, emmenant avec lui ses trésors et ses prisonniers d'Etat. Radètzky, le vainqueur de Novare, était mort l’année précédente. Le général Giulay ne montra point les talents de son glorieux prédécesseur; il ne sut pas envahir le Piémont, couper la route de Turin à Gênes, et fut repoussé vers la Lombardie. Les victoires de Montebello, Palestro, Turbigo, Magenta, livrèrent la Lombardie aux alliés. L’armée autrichienne dut se retirer derrière le Mincio. -La bataille de Solferino (24 juin), porta un coup terrible à l’armée autrichienne. Napoléon III ne crut pas pouvoir profiter jusqu’au bout de ses succès. Il avait déclaré qu’il voulait l’Italie libre « des Alpes à l’Adriatique ». Il recula devant l’exécution totale de ce programme - généreux; l’Allemagne armait, il eut peur d’elle; il n’osa point soulever la Hongrie impatiente et « se fortifier du concours de la révolution ». Il eut, le 11 juillet, à Villafranca, une entrevue avec l’empereur François-Joseph. Elle eut pour résultat la fin des hostilités et le traité de Zurich (10 novembre 1859), le plus chimérique peut-être de tous ceux qui ont jamais été signés. L’empereur d’Autriche abandonnait à Napoléon III, c’est-à-dire à son allié Victor-Emma-nuel, la Lombardie, moins les forteresses de Mantoue et de Peschiera; les grands-ducs de Toscane et de Modène devaient rentrer dans leurs États; l’Italie formerait une confédération dont l’Autriche ferait partie pour la Vénélie. Rêves fantastiques que la politique patiente et rusée de Cavour fit bientôt évanouir! Par amour-propre, plus que par intérêt véritable, l’Autriche s’entêta à garder Venise, que le nouveau royaume d’Italie lui eût volontiers rachetée à prix d’argent. Elle devait payer chèrement cette obstination.