FIN DE Ij’ÉTAT AUSTRO-HONGROIS. 623 lettre adressée à son beau-frère Sixte de Bourbon, en service dans l’armée belge — lettre évidemment destinée à ne pas garder un caractère privé, — Charles déclarait adhérer aux justes revendications de l’Alsace-Lorraine. Pressé par l’Allemagne de démentir ce texte malencontreux, il s’empressa de renier le document et s’attira de la part de M. Clemenceau cette réplique cinglante : « Vous mentez ». Il y a, disait Monlalembert à propos de l’attitude équivoque de l’Autriche vis-à-vis des Kusses et des Polonais, il y a quelque chose de plus vil que le bourreau, c’est son valet. Ce mensonge est la dernière félonie des Habsbourg. Le démenti Brutal de Clemenceau en est le premier châtiment. A ce moment-là Charles pouvait encore se flatter de quelques succès. Le traité de Bucarest (7 mai) avait annexé à ses États5600kilomètres carrés de territoires roumains. La Roumanie livrait tout son matériel de guerre, remettait aux puissances centrales laDobroudja dont il devait être disposé ultérieurement et se déclarait l’alliée, ou plutôt l’humble servante du monde germanique. Le 12 mai, Charles faisait encore acte de vassalité vis-à-vis de son impérial et impérieux allié. 11 allait le visiter à son quartier général et recevoir ses instructions pour la réalisation — déplus en plus improbable—de laMittel Europa. Cependant la famine faisait rage dans l’empire. La ration de pain était réduite à 90 grammes à Vienne et à 50 à Cra-covie. Tandis que l'Autriche-Hongrie croyait s’agrandir du côté de l'Orient, les Tchèques ne dissimulaient pas leur désir de constituer un État Ichéco-slovaque indépendant. Des manifestations, tumultueuses s’organisaient à Prague. Des mutineries se produisaient dans divers corps d'armées. Des détachements tchéco-slovaques passaient dans l’armée italienne. Il en était de même chez les Croates sur je front italien. Des bataillons entiers jelaientîêursarmes,’tfÎ^*«*iuqTt du combat. Dans le courant d’octobre les désertions s’ét.Tîent^-tellement multipliées que sur la frontière italienne la lutte devait nécessairement finir faute de combattants. Les Autrichiens étaient refoulés même dans cette Albanie