MARIE-THÉRÈSE. 339 mit ses troupes a la disposition de l’électeur de Bavu re. Charles-Albert, soutenu par une armée française, s’empara de Linz et pénétra eti Bohême; pour la première fois, les Français foulèrent le sol du royaume de Saint Vacslav, tandis que Frédéric occupait la Silésie et que les Espagnols attaquaient l’Italie. Le concours des Hongrois et les subsides de l’Angleterre sauvèrent Marie-Thérèse. On verra plus loin ce qu’il faut penser du fameux « moriamur pro rege nostro ». L’électeur de Bavière avait été nommé empereur, après un interrègne de deux ans (24 janvier 1742); ainsi la couronne impériale semblait devoir échapper à la maison de Habsbourg-Lorraine ; c’était d’ailleurs une faible institution qu’un empire aussi divisé contre lui-même. L’Angleterre paralysa les efforts de l’Espagne en Italie, et obtint que Frédéric II signât après la victoire de Chotusice (près de Gaslav) les préliminaires de Breslau (11 juin) et la paix de Berlin. Marie-Thérèse cédait à son heureux rival la haute et basse Silésie, le comté bohémien de Glatz (Iiladsko), la seigneurie de Kostcher en Moravie, en tout plus de six cent cinquante milles carrés. Elle ne gardait do la Silésie que la principauté de Tësin (Teschen) et quelques parties de celles d’Opava (Troppau), Jægerndorf et Neisse (1742). C’était là une perte considérable; la Silésie conquise par Frédéric II rapprochait la Prusse des frontières de Bohême; désormais Breslau peut renoncer à son antique nom de Vratislav et devient une ville complètement allemande. La province, convertie presque toute entière au protestantisme, regretta peu la domination autrichienne. La Saxe, qui avait espéré s’annexer la Silésie et une partie de la Moravie,se détacha de la ligue et conclut en 1743 une alliance avec Marie-Thérèse (26 décembre 1743). Un instant la fortune des armes sembla tourner du eôté de l’Autriche. Les pandours, ou soldats slaves, de la frontière militaire, sous le commandement de Menzel et de Trenck firent merveilles. Les Français évacuent la Bohème (décembre 1742), et l’empereur Charles YII voit les troupes autrichiennes pénétrer sur le territoire de son élec-