114 CHAPITRE VII. Cette ville vit fleurir des écoles renommées. Une série d’heureux événements, en plaçant sur la tête de Vacslav la couronne de Pologne, le rendit un des souverains les plus puissants de la chrétienté. Depuis longtemps.laPologne s’était affaiblie parla coutume des apanages; de fait, elle se trouvait partagée plus ou moins inégalement entre tous les princes issus de la dynastie des Piasts, sous la domination plus ou moins illusoire de l’aîné, le prince qui régnait sur la petite Pologne et avait son siège à Cracovie. Mais le droit d’aînesse finit lui-même par être peu respecté et l’on vit les princes de Silésie, deMazovie et de la grande Pologne se disputer tour à tour Cracovie et la petite Pologne. Les principautés s’émiettaient en débris : rien qu’en Silésie, on comptait dix princes. Quelques-uns crurent assurer le succès de leurs ambitions en cherchant des alliés au dehors. C’est ainsi qu’en 1288, un prince de Vratislav (Breslau) fit hommage de sa principauté à l’empereur; l’année suivante, un autre Silésien, Kazimir, prince de Bytom, se mit sous la protection de Vacslav de Bohême. En 1291, trois autres princes de Silésie suivirent cet exemple : à la faveur de l’anarchie qui régnait dans la petite Pologne, un parti se forma à Cracovie qui offrit cette province à Vacslav; il accepta, se rendit à Cracovie, prit possession de cette ville et du duché de Sandomir. Quelques années plus tard, l’anarchie augmentant toujours, la noblesse de la grande Pologne offrit au roi Vacslav la couronne. Il alla se faire couronner à Gniezno, obligea les princes de Mazovie à reconnaître sa suzeraineté et réunit ainsi le royaume des Piasts à celui desPremyslides. Cette union qui aurait pu être si profitable aux deux pays, n’eut malheureusement qu’une durée éphémère. Elle ne survécut point à Vacslav. Le temps n’était pas encore venu où les peuples slaves comprendraient les devoirs que leur imposait la communauté d’origine, et la nécessité de s’allier contre les Germains. Naguère Premysl Otokar avait appelé les Polonais à son secours contre l’insatiable ambition des Allemands, mais il n’en avait reçu qu’un secours inefficace. Les deux cou-