282 CHAPITRE XVI. réformés. On prit possession de l’Université de Prague ; mais il est plus facile de détruire les institutions que de les renouveler; on recula devant les sacrifices nécessaires, et l’antique école de Jean Hus ne retrouva plus l’éclat dont elle avait brillé autrefois. Les efforts des États eurent moins pour but la rénovation religieuse du royaume que l’augmentation des libertés politiques. Dès le couronnement de Mathias, ils lui présentèrent les conditions suivantes. Us réclamaient le droit : 1° de tenir des diètes même sans la permission du roi, 2° de réunir l’armée quand ils le jugeraient convenable, 3° de maintenir l’union conclue en 1600 pour la défense de la foi commune avec les états de Silésie, 4° de conclure des conventions analogues avec les pays voisins ; enfin de renouveler les traités conclus naguère par le roi Georges de Podëbrad avec les électeurs aujourd’hui protestants de Saxe, de Palatinat, de Brandebourg, de telle sorte que les États pussent invoquer les concours de ces princes dans leurs conflits avec le roi. — De ces propositions Mathias ne ratifia que la troisième; il ajourna la discussion des autres. En attendant, il tâcha de désarmer par des faveurs et des dignités les chefs de l’opposition. Il ne réussit pas cependant à calmer les réformés qui cherchèrent des alliances en Hongrie, en Autriche et chez les princes protestants, ou les états intéressés à l’abaissement de la dynastie autrichienne. L’empereur-roi essaya de conjurer la crise qui le menaçait en mettant en avant un projet de guerre contre les Turcs ; il invita les délégués des diverses diètes des pays autrichiens à se réunir à Linz (août 1614). Il leur demanda des hommes et des subsides qui lui furent refusés. Il convoqua alors à Prague, sous le même prétexte, une diète générale des pays de la couronne de Bohême ; cette assemblée resta sourde aux propositions du souverain et se contenta de prendre des mesures rigoureuses pour assurer le maintien de la langue tchèque comme idiome officiel du royaume. Pour conjurer le danger dont la nationalité slave était de nouveau menacée par les immigrations allemandes, elle décida que